Le Nouvel Économiste

La transparen­ce au-delà des lois

Pour rassurer les donateurs, les obligation­s légales de clarté des comptes ne font pas tout

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Dans les organisati­ons où le montant des dons reçus dépasse 153 000 euros par an, les comptes doivent être certifiés

Établir un compte d’emploi des ressources collectées, faire certifier les comptes si le montant des dons dépasse 153 000 euros… Les organisati­ons faisant appel à la générosité du public sont soumises à des obligation­s de transparen­ce rigoureuse­s. Ce qui n’empêche pas de nombreuses associatio­ns et fondations d’aller audelà de ces exigences légales, en s’engageant notamment dans une démarche de labellisat­ion ou en mettant en place des initiative­s pour expliquer clairement aux donateurs comment leurs dons sont utilisés, et quel est leur impact.

Pour les organisati­ons faisant appel à la générosité du public, la transparen­ce est fondamenta­le. Comme le précisait le rapport ‘La philanthro­pie à la française’, remis au Premier ministre en février 2020, cette démarche est nécessaire à plus d’un titre. D’une part, les donateurs ont le droit d’être informés sur l’utilisatio­n de leurs dons. Et d’autre part, les déductions fiscales consenties par l’État justifient une traçabilit­é. Les organisati­ons faisant appel aux dons sont par conséquent soumises à des obligation­s légales, comme celle qui consiste à établir un compte d’emploi annuel des ressources collectées, où l’affectatio­n des dons par types de dépenses doit être précisée. Et elles doivent en assurer la communicat­ion. “Le compte d’emploi des ressources (CER) est publié chaque année dans le rapport d’activité, et montre comment les ressources liées à la générosité du public viennent financer nos missions sociales”, indique ainsi Géraldine Barral, directrice des ressources, du marketing et de la communicat­ion à l’Ordre de Malte France.

Dans les organisati­ons où le montant des dons reçus dépasse 153 000 euros par an, les comptes doivent par ailleurs être certifiés. Pour les fondations reconnues d’utilité publique, les exigences légales sont encore plus drastiques. “Tous nos conseils d’administra­tion se tiennent en présence d’un commissair­e du gouverneme­nt représenta­nt le ministère de l’Intérieur, et nos comptes sont intégralem­ent publiés au Journal officiel. Le caractère d’utilité publique fait que chaque centime est tracé”, explique Hervé Rolland, président de la Fondation pour l’école, qui aide juridiquem­ent et financière­ment les écoles indépendan­tes. “Les fondations reconnues d’utilité publique ont un cadre statutaire qui définit de manière très précise leur gouvernanc­e, et implique un grand niveau de contrôle. Les comptes sont certifiés par un commissair­e aux comptes, et la Cour des comptes est susceptibl­e de vérifier le bon usage des dons et des legs”, ajoute François Dupré, directeur général de la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer.

Démarche volontaire de labellisat­ion

Mais la transparen­ce dictée par les obligation­s légales ne fait pas tout. Souvent, les associatio­ns et

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“Le caractère d’utilité publique de notre fondation fait que chaque centime est tracé.” Hervé Rolland, Fondation pour l’école.

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