Le Nouvel Économiste

Économie sociale

- JESSICA BERTHEREAU

grâce à nos comités d’experts bénévoles”, affirme-t-il. De fait, l’Observatoi­re du don en confiance montre que le principal frein à la donation reste le manque de confiance à l’égard de l’utilisatio­n des fonds. “La transparen­ce se décline au niveau de chaque projet, où nous détaillons jusqu’au nombre de chaises ou de toilettes qui ont pu être installées dans telle ou telle école. De plus, les parrains et marraines, qui s’engagent par un don mensuel de 30 euros, reçoivent tous les ans un rapport pour suivre les progrès de leur filleul et de l’ensemble de sa communauté, les fonds du parrainage étant mutualisés au niveau de la zone où vit l’enfant”, indique Camille Romain des Boscs.

À la Fondation pour l’école, cette transparen­ce dans l’utilisatio­n des fonds passe par une grande rigueur au moment de leur versement à des écoles indépendan­tes. “Les écoles nous soumettent un dossier pour expliquer précisémen­t pourquoi elles ont besoin d’argent, devis à l’appui. Pour aller encore plus loin, nous avons même dissocié l’instructio­n des dossiers et la décision d’octroyer des fonds”, détaille Hervé Rolland. La transparen­ce sur l’affectatio­n des dons passe aussi par la communicat­ion auprès des donateurs. “Nous informons concrèteme­nt nos donateurs sur l’utilisatio­n de leurs dons en leur envoyant chaque trimestre un magazine où l’Ordre de Malte détaille les avancées des différents projets financés. Nous envoyons aussi, tous les mois, une newsletter numérique pour donner des informatio­ns plus fréquentes sur nos actions sur le terrain”, explique Géraldine Barral.

Humaniser la relation donateur

Pour Camille Romain des Boscs, la transparen­ce passe également par le côté humain. “Nous mettons l’humain au centre de nos relations avec nos donateurs. Nous avons une équipe chargée de répondre à toutes les questions des parrains et des marraines, et en ce moment, nous organisons régulièrem­ent des rencontres virtuelles. Il est essentiel que les donateurs aient en face d’eux des visages qui incarnent l’associatio­n”, souligne-t-elle. “Il est vraiment important d’humaniser la relation avec le donateur, abonde Géraldine Barral. Nous avons des personnes dédiées, chargées d’incarner cette relation et d’entretenir un lien supplément­aire avec le donateur, pour que celui-ci ne se sente pas abandonné une fois son don réalisé.”

Enfin, “il ne faut pas hésiter à être transparen­t sur des éléments qui peuvent sembler moins importants pour le donateur, comme la structurat­ion de l’associatio­n ou son organisati­on, car tout cela concourt à ce que chaque euro confié soit utilisé le mieux possible”, estime Camille Romain des Boscs. La directrice générale de Vision du Monde juge aussi qu’il est important de faire part aux donateurs des difficulté­s ou des échecs que les organisati­ons peuvent rencontrer. “Par exemple, le contexte de pandémie affecte beaucoup les bénéficiai­res de nos programmes, ainsi que nos collaborat­eurs, qui sont principale­ment des équipes locales. La transparen­ce passe par l’explicatio­n de ces difficulté­s : il faut dire ce qui va bien, mais aussi ce qui ne va pas”, conclut-elle.

il ne faut pas hésiter à être transparen­t sur des éléments qui peuvent sembler moins importants pour le donateur, comme la structurat­ion de l’associatio­n ou son organisati­on

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les avancées des projets financés.” Géraldine Barral, Ordre de Malte France.
“Nous informons nos donateurs sur l’utilisatio­n de leurs dons en leur envoyant chaque trimestre un magazine détaillant les avancées des projets financés.” Géraldine Barral, Ordre de Malte France.

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