Économie sociale
grâce à nos comités d’experts bénévoles”, affirme-t-il. De fait, l’Observatoire du don en confiance montre que le principal frein à la donation reste le manque de confiance à l’égard de l’utilisation des fonds. “La transparence se décline au niveau de chaque projet, où nous détaillons jusqu’au nombre de chaises ou de toilettes qui ont pu être installées dans telle ou telle école. De plus, les parrains et marraines, qui s’engagent par un don mensuel de 30 euros, reçoivent tous les ans un rapport pour suivre les progrès de leur filleul et de l’ensemble de sa communauté, les fonds du parrainage étant mutualisés au niveau de la zone où vit l’enfant”, indique Camille Romain des Boscs.
À la Fondation pour l’école, cette transparence dans l’utilisation des fonds passe par une grande rigueur au moment de leur versement à des écoles indépendantes. “Les écoles nous soumettent un dossier pour expliquer précisément pourquoi elles ont besoin d’argent, devis à l’appui. Pour aller encore plus loin, nous avons même dissocié l’instruction des dossiers et la décision d’octroyer des fonds”, détaille Hervé Rolland. La transparence sur l’affectation des dons passe aussi par la communication auprès des donateurs. “Nous informons concrètement nos donateurs sur l’utilisation de leurs dons en leur envoyant chaque trimestre un magazine où l’Ordre de Malte détaille les avancées des différents projets financés. Nous envoyons aussi, tous les mois, une newsletter numérique pour donner des informations plus fréquentes sur nos actions sur le terrain”, explique Géraldine Barral.
Humaniser la relation donateur
Pour Camille Romain des Boscs, la transparence passe également par le côté humain. “Nous mettons l’humain au centre de nos relations avec nos donateurs. Nous avons une équipe chargée de répondre à toutes les questions des parrains et des marraines, et en ce moment, nous organisons régulièrement des rencontres virtuelles. Il est essentiel que les donateurs aient en face d’eux des visages qui incarnent l’association”, souligne-t-elle. “Il est vraiment important d’humaniser la relation avec le donateur, abonde Géraldine Barral. Nous avons des personnes dédiées, chargées d’incarner cette relation et d’entretenir un lien supplémentaire avec le donateur, pour que celui-ci ne se sente pas abandonné une fois son don réalisé.”
Enfin, “il ne faut pas hésiter à être transparent sur des éléments qui peuvent sembler moins importants pour le donateur, comme la structuration de l’association ou son organisation, car tout cela concourt à ce que chaque euro confié soit utilisé le mieux possible”, estime Camille Romain des Boscs. La directrice générale de Vision du Monde juge aussi qu’il est important de faire part aux donateurs des difficultés ou des échecs que les organisations peuvent rencontrer. “Par exemple, le contexte de pandémie affecte beaucoup les bénéficiaires de nos programmes, ainsi que nos collaborateurs, qui sont principalement des équipes locales. La transparence passe par l’explication de ces difficultés : il faut dire ce qui va bien, mais aussi ce qui ne va pas”, conclut-elle.
il ne faut pas hésiter à être transparent sur des éléments qui peuvent sembler moins importants pour le donateur, comme la structuration de l’association ou son organisation