Le Nouvel Économiste

De plus en plus d’arbres pour moins de canicules

Plan Canopée, charte de l’arbre et appel à projets : le départemen­t met tout en oeuvre lutter contre le réchauffem­ent climatique

-

En 2020, la Seine-Saint-Denis avait lancé le plan Canopée, accompagné d’un investisse­ment de 60 millions d’euros qui devait favoriser le reboisemen­t. Objectif : planter 30 000 arbres de façon à faire passer la couverture arborée du territoire de 16 % à 20 % d’ici 2030. “Nous sommes partis du constat que le départemen­t avait été particuliè­rement touché par la canicule de

Depuis le lancement du plan Canopée en 2020, 16 000 arbres ont été plantés dans des espaces contrôlés par le départemen­t, comme les routes, crèches, collèges, parcs et forêts urbaines

2003, que ces épisodes de chaleur avaient tendance à se multiplier ces dernières années et pouvaient survenir sur une période de plus en plus longue, de juin jusqu’à fin septembre”, raconte Belaïde Bedreddine, vice-président chargé de l’écologie urbaine. Depuis le lancement du plan, 16 000 arbres – dont les essences ont été choisies selon les recommanda­tions du Muséum national d’histoire naturelle pour leur permettre une bonne adaptation à leur environnem­ent – ont été plantés dans des espaces contrôlés par le départemen­t. Ainsi, sont concernés des routes départemen­tales, des crèches et des

collèges, avec notamment la création de trois cours oasis (espaces en pleine terre, mare, et arbres sur un tiers de la surface de la cour), mais aussi des parcs comme celui de la Fosse Maussoin à Clichy-sous-Bois, ou des forêts urbaines telles que celles de Sevran ou Épinay-sur-Seine.

Lutter contre les inondation­s

Le 19 avril dernier, la Seine-SaintDenis a décidé de passer à la vitesse supérieure en adoptant une charte

d’engagement pour les arbres afin que les collectivi­tés territoria­les, les bailleurs, les grands propriétai­res fonciers, les aménageurs ou encore les associatio­ns s’engagent à poursuivre les trois principale­s ambitions du plan Canopée, à savoir : développer le patrimoine arboré du départemen­t, le protéger et mobiliser pour sa préservati­on et son accroissem­ent. “Très concrèteme­nt, avant nous plantions de grands arbres dans de petits godets, donc avec peu de terre, raconte Belaïde Bedreddine. Via la charte de l’arbre,

nous privilégio­ns désormais la plantation, soit dans des fosses plus grandes, soit dans des tranchées de plusieurs mètres où les arbres sont en rapport les uns avec les autres.”

Ces aménagemen­ts permettent aussi de lutter contre les inondation­s. L’eau de pluie va s’infiltrer dans la parcelle, plutôt que de rejoindre les caves, garages et autres rez-de-chaussée en cas de violents orages l’été. Cela évite aussi que les eaux de pluies chargées de polluants et matières fécales d’animaux ne se déversent en masse dans la

Seine et dans la Marne, et les rendent non baignables pendant plusieurs jours.

Le départemen­t a aussi lancé un appel à projets auprès des collectivi­tés territoria­les pour les aider à hauteur de 35 000 € maximum dans la création de forêts urbaines. Elles bénéficier­ont en outre d’un appui technique et méthodolog­ique. Les entreprise­s privées présentes en Seine-Saint-Denis ont elles aussi été encouragée­s à créer des espaces boisés et/ou humides dans le cadre de leur politique RSE.

Au final, Belaïde Bedreddine en est persuadé : “des habitants vivant dans un espace boisé, frais, où il y a de l’eau et de la biodiversi­té vivent mieux et en meilleure santé”.

F. H.

Un appel à projets a aussi été lancé auprès des collectivi­tés territoria­les pour les accompagne­r, à hauteur de 35 000 maximum, dans la création de forêts urbaines

 ?? ?? Des cours oasis avec une mare, et des arbres sur un tiers de la surface de la cour, ont été créées comme ici,
au collège Langevin-Wallon, à Rosny-sous-Bois.
Des cours oasis avec une mare, et des arbres sur un tiers de la surface de la cour, ont été créées comme ici, au collège Langevin-Wallon, à Rosny-sous-Bois.

Newspapers in French

Newspapers from France