Le Nouvel Économiste

À Paris, la consommati­on de gaz hilarant par les mineurs bientôt hors-la-loi

L’interdicti­on que préparent la préfecture de police et les mairies d’arrondisse­ment ne concernera que certains quartiers

- F. H.

Le protoxyde d’azote (N O), ou gaz

2 hilarant, est devenu depuis le déconfinem­ent de 2020 un problème de santé publique, notamment

auprès des jeunes. La mission interminis­térielle de Lutte contre les drogues et les conduites addictives met en garde contre son usage depuis deux ans par les lycéens et collégiens. Or,“le gaz qui fait rire” peut provoquer l’asphyxie par manque d’oxygène, la perte de connaissan­ce, la brûlure par le froid du gaz expulsé, la désorienta­tion… et en cas d’absorption­s répétées, de sévères troubles neurologiq­ues, hématologi­ques, psychiatri­ques ou cardiaques.

Mais le N O est aussi devenu un

2 problème de tranquilli­té, car son utilisatio­n entraîne des attroupeme­nts, des nuisances sonores, des déchets (les bonbonnes), voire des accidents de la route. C’est ainsi que le phénomène s’est invité au Conseil de Paris de septembre dernier, certains élus demandant à la préfecture de police de Paris, désormais dirigée par Laurent Nunez, d’agir, puisque la tranquilli­té et la sécurité publique sont de son ressort.

Une amende de 150 euros

Les policiers peuvent d’ores et déjà s’appuyer sur une loi de 2021 qui interdit la vente de protoxyde d’azote aux mineurs en général et aux majeurs dans certains lieux comme les bars, les boîtes de nuit ou les bureaux de tabac ( pour une amende encourue de 3 750 euros). Les agents de la police municipale peuvent aussi dresser des amendes de 450 euros pour dépôt illégal de déchets. En 2021, 51 personnes ont été interpellé­es à Paris pour des faits liés au protoxyde d’azote (vente à la sauvette, travail dissimulé…) et 660 bonbonnes ont été saisies. Tandis qu’en 2022, neuf personnes ont été interpellé­es et 420 bonbonnes saisies. L’arrêté pris par la préfecture de

Paris viendra donc sanctionne­r la consommati­on pour les mineurs sur la voie publique, passible d’une amende de 150 euros, mais ne vaudra pas sur l’ensemble de la capitale. “Les arrêtés doivent être proportion­nés dans le temps et l’espace, comme toute mesure de police administra­tive, et décider une interdicti­on globale sur la capitale laisse planer un risque contentieu­x (même mineur), explique Élise Lavielle, directrice adjointe de cabinet du préfet de police. C’est pourquoi nous travaillon­s en concertati­on avec les maires d’arrondisse­ment et la mairie centrale pour qu’ils nous aident à identifier les zones et quartiers où l’arrêté sera opérant.” L’arrêté devrait être prêt pour le printemps, moment où la consommati­on en extérieur risque de repartir à la hausse.

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Le N2O est aussi devenu un problème de tranquilli­té, car son utilisatio­n entraîne des attroupeme­nts, des nuisances sonores, des déchets, voire des accidents de la route.

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