SIETOM : l’usine de compostage en arrêt à cause de malfaçons
Depuis le 1er octobre, l’usine de compostage est en arrêt technique. Le Sietom dénonce les « malfaçons » des constructeurs et va commencer des réparations.
Nouveaux soubresauts dans l’histoire mouvementée de l’unité de valorisation des ordures ménagères (Uvom) du Syndicat des ordures ménagères de la région de Tournan-en-Brie (Sietom). Le syndicat dénonce depuis des années des malfaçons dans la conception de cette usine de compostage, située à Ozoirla-Ferrière, rénovée entre 2005 et 2012. Et le tribunal administratif de Melun a abondé dans son sens cet été en obligeant le constructeur poursuivi (le groupement québécois AteimConporec) a payer près d’un million d’euros, en recouvrement d’une avance précédemment versée par le syndicat. Mais une procédure judiciaire est toujours en cours pour ce qui concerne les dommages et intérêts que souhaite percevoir le Sietom - à hauteur de 8 millions d’euros. Un expert nommé par le juge s’est d’ailleurs rendu sur place pour constater la situation. Il a rendu son rapport à la justice et aux deux parties concernées il y a près de trois semaines (lire l’encadré).
Il faut dire que depuis le 1er octobre dernier, l’usine est en arrêt technique. Objectif : la nettoyer et entamer de nouveaux travaux de réparation obligatoires à son bon fonctionnement. Le coût estimé est de 3 millions d’euros, supportés par le Sietom.
Une somme que Dominique Rodriguez, à la tête du syndicat depuis 1995, est prêt à avancer pour garantir le bon fonctionnement du site sans perdre de vue sa lutte pour le dédommagement. « On ne lâchera
rien », assure l’élu avant de poursuivre : « Pour le moment, cette usine a coûté environ
25 millions d’euros (il y a aussi eu des subventions de l’Ademe, de la Région et du Département,
N.D.L.R.). Mais elle n’a jamais été vraiment fonctionnelle depuis sa rénovation qui devait, au contraire, améliorer ses performances. Très rapidement, des pannes régulières sont apparues. Et c’est comme ça depuis 2012 ! C’est pour ça qu’on a décidé de réagir et de régler nous-même le problème. »
Mauvaises odeurs dans Ozoir
Ces travaux de rénovations doivent durer deux ans. Ils n’ont toutefois pas commencé puisque le syndicat doit encore lancer les appels d’offres. En attendant, les déchets ne peuvent plus être valorisés dans le but de créer du compost utilisé ensuite comme engrais. Du coup, ils arrivent à l’usine d’Ozoir pour être chargés dans des camions qui les emmène à l’incinérateur de Vaux-le-Pénil.
Si le syndicat a décidé de réagir, c’est non seulement parce que l’usine ne tourne pas à plein régime, mais aussi - et surtout - à cause des nuisances générées par le biofiltre défectueux. Celuici en effet vite été saturé par les poussières, ce qui a occasionné des mauvaises odeurs dans la ville. « Sur le concept, on ne s’est pas trompé, soutient
Dominique Rodriguez. Mais la manière dont ces deux entreprises ont fait les choses, c’est du gâchis ! Je m’attendais à voir deux capitaines d’industrie et je me suis vite rendu compte que j’avais à faire à des épiciers qui n’ont pas été à la hauteur. »
Réticences d’Ozoir
Ces récentes péripéties ne sont pas les premières. L’histoire de cette usine construite en 1973 n’a pas toujours été rectiligne. Face aux nouveaux besoins, le syndicat a décidé de la rénover en 2005. Mais c’était sans compter sur l’opiniâtreté de la Ville d’Ozoir-la-Ferrière qui, emmenée par son maire, Jean-François Oneto, a bloqué les travaux pendant plusieurs années. Finalement, en 2009, la modernisation a pu se lancer, épilogue d’un long processus de négociation et de compromis entre les différents acteurs. Du moins, c’est ce qu’espérait le président du Sietom qui mène aujourd’hui un autre combat. Auprès du groupement québécois cette fois.
3 M € de réparations