Le projet de fusion semble voler en éclats
Ce devait être une union qui rassemble le Val Bréon, la Brie Boisée, les Sources de l’Yerres et la commune de Courtomer au 1er janvier 2017. Mais le dialogue se rompt et les deux premiers se tournent le dos. Le préfet doit maintenant trancher.
« Feuilleton lamentable »
« Jean-Jacques Barbaux n’a pas une politique participative. Travailler dans l’autoritarisme et le despotisme, ça,
je ne sais pas faire ! » Mireille Munch, le maire (Cap 21) de Ferrières-en-Brie ne mâche pas ses mots. Elle qui est également présidente de la communauté de communes de la Brie Boisée (CCBB) ne cache pas, depuis le début, sa réticence de fusionner avec la communauté de communes du Val Bréon (CCVB) et les Sources de l’Yerres, plus la commune de Courtomer. « On a des bassins de vie trop différents, nous ne sommes pas tournés vers Rozay ou vers Fontenay, mais plutôt vers le Nord, soutientelle. Voyant que rien ne se profilait comme il le fallait, nous avons voté, lundi en conseil communautaire, notre sortie de ce projet à l’unanimité moins une voix. »
Villages Nature
Cette fusion était voulue par la préfecture qui, en avril dernier, a publié la carte des futures intercommunalités. Celles-ci doivent être effectives au 1er janvier 2017. Et ni l’édile de Ferrières-en-Brie ni le maire
de Pontcarré, Tony Salvaggio
(PS) ne veulent « d’un mariage forcé avec le Val Bréon et les Sources de l’Yerres ». L’élue
développe : « À la base, ce devait être une fusion et c’est devenu une annexion ! J’ai été très déçue de cette façon de faire, et je ne suis pas la seule. Je suis persuadée que s’il n’y avait pas Villages Nature (projet touristique colossal entre Pierre & Vacances-Center Parcs et Disneyland Paris à Villeneuve-le-Comte, N.D.L.R.) on nous aurait laissé partir sans problème… »
Éclatement de la Brie Boisée
Aujourd’hui, toutes les communes de la CCBB se sont prononcées. Favières veut rejoindre la CC des Portes Briardes (Tournan-en-Brie et Ozoir-la-Ferrière, notamment), Ferrières-en-Brie et Pontcarré veulent se rapprocher de Marne et Gondoire (Lagny-sur-Marne) tandis que Villeneuve-le-Comte et Villeneuve-Saint-Denis lorgnent du côté du Val d’Europe. « J’aurais préféré qu’on reste ensemble, mais ce n’est pas possible et je respecte, moi, ce choix démocratique », soutient Mireille Munch avant de prévenir que « si le préfet ne fait pas une nouvelle CDCI » (commission départementale de coopération intercommunale) elle ira « au conseil d’État. »
Face à ces accusations, JeanJacques Barbaux, président LR de la CCVB, par ailleurs président du conseil départemental de Seine-et-Marne, ne reste pas de marbre. Dans un mail transféré par les soins de la directrice générale des services du Val Bréon à l’ensemble des élus, il s’agace de voir « comme le mensonge et l’attaque personnelle remplacent la vérité ». Il y assure
que depuis le début « les représentants de la Brie Boisée n’ont eu de cesse que de compliquer la fusion », les accusant d’avoir refusé de « travailler sur l’intérêt communautaire ». Et
de conclure : « C’est pourquoi je vous demande d’être solidaires sur la cause qui nous réunit et qui engage l’avenir de notre territoire et de ne pas rester spectateur d’un feuilleton lamentable. »
Car cette fusion n’est aujourd’hui plus souhaitée par les deux parties antagonistes. Le Val Bréon a en effet voté à l’unanimité, le 22 septembre dernier, une motion pour alerter le préfet et étudier l’éventualité de réviser le schéma d’intégration de la Brie Boisée « dans la future fusion extension ». « C’est bien le seul point sur lequel nous sommes d’accord », ironise Mireille Munch.