Polémique préélectorale
En période préélectorale, la grogne policière a forcément soulevé la polémique. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a ouvert le feu en voyant « dans les manifestations policières, la patte du Front national ». Une affirmation contestée par les policiers malgré une étude indiquant que les forces de l’ordre sont plus de 56 % à envisager de voter pour le FN à la présidentielle. Sautant sur l’occasion, Marine Le Pen a assuré les fonctionnaires de police de son soutien : « Conscients de ce que nous vous devons tous les jours, nous sommes de coeur et d’esprit avec vous. Vous pouvez compter sur nous. » Après avoir rencontré les syndicats, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est lui aussi adressé directement aux policiers, via une lettre assurant : « Vous demandez le respect, nous vous le devons. Vous demandez des moyens, nous vous les donnons. Vous demandez du soutien, il vous est acquis. » Il a également annoncé une « concertation approfondie » avec les personnels de la Police nationale, dans chaque département à compter du 24 octobre. Non sans rappeler : « Nous recréons sur l’ensemble du quinquennat, 9 000 postes de policiers et de gendarmes, alors que 13 000 avaient été supprimés entre 2007 et 2012. » Des chiffres réfutés par Nicolas Sarkozy qui s’en est pris violemment à « ce qui nous sert de ministre de l’Intérieur », Alain Juppé préconisant pour sa part des « mesures d’urgence » dont 10 000 postes supplémentaires. Le garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a quant à lui promis de « transmettre les chiffres sur la réalité de la réponse pénale concernant les atteintes aux personnes dépositaires de l’autorité publique, afin de permettre d’assurer la plus grande transparence ». Quant au président de la République, il a déclaré qu’il recevrait les organisations représentatives des policiers à l’Elysée en début de semaine. En attendant, le syndicat SGP-FO a annoncé l’organisation d’une « marche de la colère policière et citoyenne », tandis que l’intersyndicale Alliance/Synergie/Unsa/SCPN a lancé un appel à manifester tous les mardis à 13h devant les palais de justice.