« Il existe des solutions »
Olivier Razemon est journaliste. Il vient de sortir un nouvel essai intitulé Comment la France a tué ses villes (éditions Rue de l’échiquier, 18 €).
Vous dressez un constat alarmant sur les centresvilles. Dans quel but ?
C’est en faisant la promotion de mes livres précédents que j’ai parcouru la France et constaté cette réalité. Je suis volontairement alarmiste, mais parce que la situation l’est tout autant. Je veux inviter les élus, mais aussi la population, à en prendre conscience.
Quelles sont les causes et les conséquences d’un tel phénomène ?
La cause principale est la multiplication des grandes surfaces qui uniformisent le commerce. Ce sont des endroits interchangeables d’un bout à l’autre de la France qui modifient nos habitudes de consommation. Il y a aussi le commerce en ligne qui redistribue les cartes, mais pas tant que ça finalement.
Pour ce qui est des conséquences, elles sont nombreuses. Les gens sont déracinées de leur territoire, migrent souvent en périphérie de la ville. On constate aussi que le déclin du commerce est souvent synonyme de la montée du FN aux élections.
C’est dramatique que ce soit une victoire politique de faire venir une grande surface sur un territoire. D’autant que des études montrent qu’à superficie égale, le petit commerce génère plus d’emploi.
Quelles sont les solutions ?
Quand une ville a dévalé la pente, c’est très difficile pour elle de la remonter. Mais il existe des solutions. Il faut déjà que les élus et décideurs politiques affrontent cette situation. La mobilité est un enjeu majeur. Il y a de vrais choses à faire autour des gares. Le tourisme est aussi un levier fondamental. Enfin, c’est aux consommateurs de se mobiliser. Décider où et ce que l’on consomme est un choix politique fort.