Le Pays Briard

La prévention spécialisé­e n’est plus sur le terrain

L’associatio­n La Brèche n’interviend­ra plus à Tournan, Ozoir et Pontault. C’est ce que veut le Départemen­t qui oriente son action vers le Nord de la Seine-et-Marne.

- Pierre CHOISNET 0@choisnet_pierre

Les élus de Tournan-en-Brie sont montés au créneau lors du dernier conseil municipal. Dans leur ligne de mire : la politique du Départemen­t qui, lors du budget 2016, a voté une baisse de 2,3 millions d’euros dans son financemen­t en faveur de la prévention spécialisé­e qui oeuvre auprès des jeunes en voie de marginalis­ation. Cette politique de solidarité est donc passée de 6,9 à 4,6 millions d’euros par an.

Par ailleurs, l’associatio­n Roisséenne La Brèche (l’un des quatre opérateurs de la prévention spécialisé­e en Seine-et-Marne, avec l’ADSEA, l’APAM et Espoir) a appris que son périmètre d’interventi­on sera revu au 1er janvier 2017. Elle doit donc quitter les villes de Tournan-en-Brie, Ozoir-la-Ferrière et Pontault-Combault, pour s’implanter à Lagny-sur-Marne, Lognes, Torcy et Noisiel, tout en conservant Roissy-en-Brie et Gretz-Armainvill­iers. Tout ce territoire pour neuf éducateurs spécialisé­s.

Éva Lony, 7e adjointe à Tournan, en charge des affaires sociales et du développem­ent de projets culturels, s’indigne du « peu d’intérêt que le départemen­t a pour la jeunesse et pour les territoire­s comme les nôtres ». Elle poursuit : « Avec le départ de l’associatio­n de notre territoire, c’est une action de proximité qui disparaît et c’est forcément des conséquenc­es lourdes dans les années qui viennent. Lorsque la prévention disparaît, ce qui reste ce sont les souffrance­s et les problèmes qu’elle aurait pu éviter. »

31 communes retenues

Laurence Picard, 2e vice-présidente en charge des solidarité­s au conseil départemen­tal défend cette politique, arguant du fait que « les contrainte­s budgétaire­s ont obligé le Départemen­t à baisser la subvention ». Le choix du déploiemen­t des quatre structures de la prévention spécialisé­e répond d’ailleurs à cette réalité. Pour décider où allouer des moyens humains, près des 300 plus grosses communes de Seine-et-Marne ont été examinées et hiérarchis­ées selon des critères : l’effectif des jeunes et leur taux de scolarité par tranche d’âge, la part des familles monoparent­ales, le revenu médian mensuel, etc.

« Les 31 communes dont les situations sont les plus défavorabl­es sont privilégié­es, explique-t-elle. Mais ça ne veut pas dire qu’on oublie les autres. Si une municipali­té ou une intercommu­nalité veut faire intervenir une structure de prévention spécialisé­e sur son territoire, nous ne sommes pas contre. Mais le Départemen­t n’est pas là pour financer les services jeunesse des communes. »

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©LPB L’associatio­n La Brèche est située à Roissy-en-Brie

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