Ecoles : désaccord sur la situation des remplacements
Voilà près de deux ans que l’Inspection académique a fusionné les deux types de remplacements de professeurs en Seine-et-Marne. Et selon le syndicat des professeurs la situation a empiré, tandis que le syndicat des parents d’élèves note une amélioration.
C’était très difficilement compréhensible avant ! Suivant le type de remplacement (long, court, spécialisé, etc.), ce n’étaient pas les mêmes effectifs de professeurs des écoles qui étaient déployés sur le terrain. Il y a deux ans, l’Inspection académique de Seine-et-Marne instaurait donc une nouvelle organisation : tout est centralisé vers elle et les deux types de remplacements (ZIL et BD) sont fusionnés. Le département était d’ailleurs une zone de test à l’échelon national puisque mioctobre Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale, annonçait la mise en place de ce dispositif sur le territoire national.
Deux ans après la mise en place de cette nouvelle méthode d’organisation des remplacements, les avis sont partagés.
Le Syndicat national unitaire
des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUipp-FSU) monte au créneau, alors que la rentrée scolaire après les vacances de la Toussaint avait lieu
hier. « La lourdeur administrative fait que les remplaçants arrivent plus tardivement. Avant, ils étaient là à l’ouverture de l’école, maintenant ils arrivent au mieux à 10 heures, voir en fin de matinée », dénonce Julien Fernandez, le cosecrétaire départemental du syndicat des professeurs, lui-même enseignant de CM2 à Thorignysur-Marne. Selon lui, l’Inspection académique tient « un discours technocratique qui met en avant le quantitatif au lieu du qualitatif. » Le SNUipp-FSU s’attaque également aux effectifs. « En Seine-et-Marne, il faudrait 80 postes en plus », soutient le syndicaliste. Pourtant, le potentiel de remplacement du département est situé à 9,06 % alors que la moyenne nationale est à 8,03 %. Réponse : « La situation est déférente ici. Le taux de féminisation du métier est plus important. Il y a aussi plus de jeunes professeurs qu’ailleurs. Du coup, il y a d’avantage de congés maternités, d’absences pour gardes d’enfants malades, etc. C’est pourquoi nous voulons que le potentiel de remplacement passe à 10 %. En d’autres termes, pour neuf enseignants en classe, il en faudrait un pour les remplacer en cas de besoin. »
Par ailleurs, le syndicat des enseignants pointe du doigt une situation qui va s’aggraver, dit-il,
dans les prochains mois. « Dès que les premières épidémies vont arriver, le seuil passera à 5 % puisque les effectifs seront déjà sollicités en grande partie pour les congés maternité ! »
Cette analyse n’est pas partagée par Mehdi Azzam, secrétaire général de la Fédération des conseils de parents d’élèves de Seine-et-Marne (FCPE 77). « Que les enseignants ne soient pas d’accord pour décloisonner leurs domaines d’intervention et préserver leur statut, je le comprends,
explique-t-il. Mais ce que nous constatons sur le terrain c’est que la situation s’est améliorée pour les élèves et les
parents. Avec la réforme Galeazzi (l’inspectrice d’Académie,
Patricia Galeazzi, N.D.L.R.) il y a une égalité entre les territoires. Avant, selon la réactivité de la circonscription, il y avait des situations très différentes. Là, nous avons moins de plaintes des parents et il n’y a plus ces problèmes de succession des remplaçants. Et
surtout, nous avons un interlocuteur unique ». Et Mehdi Azzam de concéder une chose, se rapprochant ainsi du syndicat
enseignant : « Là où ça devient le bazar, c’est quand il y a des épidémies. »
« Remplaçants plus tard »
« Situation s’est améliorée »