Le Pays Briard

Ecoles : désaccord sur la situation des remplaceme­nts

Voilà près de deux ans que l’Inspection académique a fusionné les deux types de remplaceme­nts de professeur­s en Seine-et-Marne. Et selon le syndicat des professeur­s la situation a empiré, tandis que le syndicat des parents d’élèves note une améliorati­on.

- Pierre CHOISNET 0@choisnet_pierre

C’était très difficilem­ent compréhens­ible avant ! Suivant le type de remplaceme­nt (long, court, spécialisé, etc.), ce n’étaient pas les mêmes effectifs de professeur­s des écoles qui étaient déployés sur le terrain. Il y a deux ans, l’Inspection académique de Seine-et-Marne instaurait donc une nouvelle organisati­on : tout est centralisé vers elle et les deux types de remplaceme­nts (ZIL et BD) sont fusionnés. Le départemen­t était d’ailleurs une zone de test à l’échelon national puisque mioctobre Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale, annonçait la mise en place de ce dispositif sur le territoire national.

Deux ans après la mise en place de cette nouvelle méthode d’organisati­on des remplaceme­nts, les avis sont partagés.

Le Syndicat national unitaire

des instituteu­rs, professeur­s des écoles et PEGC (SNUipp-FSU) monte au créneau, alors que la rentrée scolaire après les vacances de la Toussaint avait lieu

hier. « La lourdeur administra­tive fait que les remplaçant­s arrivent plus tardivemen­t. Avant, ils étaient là à l’ouverture de l’école, maintenant ils arrivent au mieux à 10 heures, voir en fin de matinée », dénonce Julien Fernandez, le cosecrétai­re départemen­tal du syndicat des professeur­s, lui-même enseignant de CM2 à Thorignysu­r-Marne. Selon lui, l’Inspection académique tient « un discours technocrat­ique qui met en avant le quantitati­f au lieu du qualitatif. » Le SNUipp-FSU s’attaque également aux effectifs. « En Seine-et-Marne, il faudrait 80 postes en plus », soutient le syndicalis­te. Pourtant, le potentiel de remplaceme­nt du départemen­t est situé à 9,06 % alors que la moyenne nationale est à 8,03 %. Réponse : « La situation est déférente ici. Le taux de féminisati­on du métier est plus important. Il y a aussi plus de jeunes professeur­s qu’ailleurs. Du coup, il y a d’avantage de congés maternités, d’absences pour gardes d’enfants malades, etc. C’est pourquoi nous voulons que le potentiel de remplaceme­nt passe à 10 %. En d’autres termes, pour neuf enseignant­s en classe, il en faudrait un pour les remplacer en cas de besoin. »

Par ailleurs, le syndicat des enseignant­s pointe du doigt une situation qui va s’aggraver, dit-il,

dans les prochains mois. « Dès que les premières épidémies vont arriver, le seuil passera à 5 % puisque les effectifs seront déjà sollicités en grande partie pour les congés maternité ! »

Cette analyse n’est pas partagée par Mehdi Azzam, secrétaire général de la Fédération des conseils de parents d’élèves de Seine-et-Marne (FCPE 77). « Que les enseignant­s ne soient pas d’accord pour décloisonn­er leurs domaines d’interventi­on et préserver leur statut, je le comprends,

explique-t-il. Mais ce que nous constatons sur le terrain c’est que la situation s’est améliorée pour les élèves et les

parents. Avec la réforme Galeazzi (l’inspectric­e d’Académie,

Patricia Galeazzi, N.D.L.R.) il y a une égalité entre les territoire­s. Avant, selon la réactivité de la circonscri­ption, il y avait des situations très différente­s. Là, nous avons moins de plaintes des parents et il n’y a plus ces problèmes de succession des remplaçant­s. Et

surtout, nous avons un interlocut­eur unique ». Et Mehdi Azzam de concéder une chose, se rapprochan­t ainsi du syndicat

enseignant : « Là où ça devient le bazar, c’est quand il y a des épidémies. »

« Remplaçant­s plus tard »

« Situation s’est améliorée »

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©Illustrati­on Fotolia La rentrée scolaire a eu lieu hier

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