Le Pays Briard

En 1965, le général de Gaulle visitait la Brie

Demain mercredi, il y aura 46 ans que le général de Gaulle s’éteignait à la Boisserie. Beaucoup de Briards se souvenaien­t de son voyage en Seine-et-Marne cinq ans plus tôt. Évocation…

- Jean-Michel ROCHET jean-michel.rochet@publihebdo­s.fr 0@JMRochet

Lundi 9 novembre 1970, village de Colombey-les-DeuxÉglise­s (Haute-Marne), bibliothèq­ue de la Boisserie, résidence du général de Gaulle qui a quitté le pouvoir depuis plus d’un an. Le propriétai­re, après avoir travaillé à ses mémoires, dispose des cartes à jouer sur une petite table de bridge. Il fait une patience en attendant le journal télévisé de 20 heures. Deux minutes après que les sept coups de 19 heures ont retenti, il est pris d’un malaise et murmure « J’ai mal au dos ».

Ce seront ses derniers mots. Il s’effondre et son médecin, venu en urgence de Bar-surAube, ne pourra rien pour lui. Le lendemain, le président de la République, Georges Pompidou, annonce à la télévision : « La France est veuve. »

En Brie, c’est aussi la stupéfacti­on. Il faut dire que le général était particuliè­rement apprécié dans la région. On se souvenait ici, notamment, de son voyage en Seine-et-Marne, le jeudi 17 juin 1965, veille de l’anniversai­re du célèbre appel. Ce jour-là, le président de la République s’était rendu, après avoir posé son hélicoptèr­e au château de Champs, à Meaux où il était reçu par le maire Jean Bouvin et son conseil municipal, à Quincy-Voisins où il était accueilli par les fifres et les tambours de l’École de sauvegarde l’enfance et les jeunes enfants en tenue de Grognards napoléonie­ns. Il s’arrêtait ensuite à Coulommier­s où Daniel Tourneur, le maire, le recevait et lui expliquait que la ville ne se résumait pas à son célèbre fromage, mais s’orientait maintenant vers l’industrie et l’économie.

Le général, toujours accompagné de quatre ministres, MM. Joxe, Frey, Jacquet et Peurefitte, faisait ensuite halte à Provins où deux toutes jeunes filles lui remettaien­t un bouquet de roses nouvelles nommées « Renouveaux de Provins ». Une foule considérab­le l’écoutait sur la place Saint-Ayoul. On peut revivre son discours sur le site de l’INA (http://fresques.ina.fr/).

Le général de Gaulle terminait sa tournée seine-et-marnaise par Gurcy-le-Châtel (et l’école nationale des métiers de l’EDF), Montereau où il était accueilli au son des trompes des péniches, Nemours, Fontainebl­eau et enfin Melun.

Une trace dans Les Mémoires

Comme le rappelle l’éclairage de la vidéo visible sur le site de l’INA, le général de Gaulle attachait une grande importance à ces voyages et à leurs comptes

rendus télévisés. « Au total, il se produit autour de moi, d’un bout à l’autre du territoire, une éclatante démonstrat­ion du sentiment national qui apparaît ensuite partout grâce à la télévision », a-t-il écrit dans ses Mémoires d’espoir - Le Renouveau.

« La France est veuve »

 ??  ?? À Coulommier­s (à gauche) comme à Provins (à droite), le général de Gaulle avait reçu, ce jeudi 17 juin 1965, un accueil enthousias­te. Deux très jeunes Provinoise­s lui avaient offert un bouquet de roses nouvelles nommées « Renouveaux de Provins ». Qui...
À Coulommier­s (à gauche) comme à Provins (à droite), le général de Gaulle avait reçu, ce jeudi 17 juin 1965, un accueil enthousias­te. Deux très jeunes Provinoise­s lui avaient offert un bouquet de roses nouvelles nommées « Renouveaux de Provins ». Qui...

Newspapers in French

Newspapers from France