Elia Garnier gardienne de la mémoire
Depuis 1979 et a 91 ans, Elia Garnier s’occupe de l’organisation des manifestations patriotique des communes de Saint-Cyr et de Saint-Ouen. Elle rend hommage aux victimes de toutes les guerres en accord avec les différentes municipalités.
Encore autonome et chez elle, dans sa maison de Busserolles où elle habite depuis 1979, Elia Garnier, secrétaire depuis 27 ans, soit plus d’un quart de siècle, de la section des anciens combattants de Saint-Cyr/Saint-Ouen est bien occupée. Surtout à la veille du 11 novembre. Elle en est également la présidente et vient tout juste de raccrocher le téléphone.
L’alerte nonagénaire était en conversation avec un homme de Villeneuve-sur-Lot qui souhaitait régler les ultimes détails des obsèques d’un ami, ancien combattant d’Algérie inhumé à Saint-Cyr la semaine dernière.
« Oui, il y aura bien un
drapeau » lui confirme t-elle. Il faut aussi prévoir les derniers éléments de la prochaine cérémonie du souvenir de l’Armistice avec la préparation des troncs pour la vente du Bleuet de France.
Son époux Roger, titulaire de la Croix de guerre 39-45, aujourd’hui décédé, a été président jusqu’en 2002. C’est M. Vincent qui lui a succédé. Léa Garnier assurait déjà le secrétariat.
« Aujourd’hui, la section ne compte plus qu’une dizaine de membres dont trois femmes » précise t-elle. Puis elle
évoque, « les nombreuses assemblées générales toujours suivies de la galette des rois et de la traditionnelle coupe de champagne ».
Elle veille que toutes les cérémonies patriotiques soient organisées dans le strict respect
du protocole. « Un repas a lieu chaque année après la cérémonie du 5 décembre, journée nationale d’hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Nous allons dans un restaurant de la région. Cette année, ça tombe un lundi, ce sera peut-être plus difficile. »
Sa motivation est grande et toujours intacte pour cette tâche qu’elle remplie avec beaucoup d’abnégation. Son engagement rejoint sa propre histoire. « Je suis une fille de la guerre » raconte t-elle, « mon frère a été tué à l’âge de 21 ans dans les Vosges le 17 novembre 1944 alors qu’il allait libérer Strasbourg avec l’armée Leclerc. Le char dans lequel il a été tué est resté quatre ans sur place. Auparavant, mon frère avait participé à la libération de Paris. Il repose au cimetière de Saint-Cyr. »
Bien entourée par sa famille, son aide-ménagère qui vient de Montreuil-aux-Lions et de bons voisins qui demeure juste en face, Elia Garnier ne s’ennuie pas entre les coups de téléphone, les courriers et les échanges réguliers avec Melun au service du monde combattant. Elia Garnier regarde aussi la télévision. Passionnée de sport, elle suit tous les matches de foot, rugby, tennis, handball…
« Jusqu’au bout, je vais oeuvrer pour le devoir de mémoire » conclut la présidente.