« Fabien est un miraculé »
« Fabien présentait tout du patient facile à rééduquer. Il était habitué à faire des efforts, il s’accrochait et gardait espoir. Il était très volontaire ». C’était il y a 19 ans, mais François Chevet, 51 ans, conserve des souvenirs précis de sa rencontre avec celui qui deviendra plus tard Grand Corps Malade. À l’époque, le kinésithérapeute travaillait au centre de réadaptation de Coubert. Aujourd’hui, il exerce en libéral à Guignes mais conserve des liens forts avec l’artiste qui est devenu son ami.
Selon lui, Fabien Marsaud « est un miraculé ». Il poursuit : « À quelques centimètres près, il ne retrouvait pas l’usage de ces jambes. Paradoxalement, même s’il peut marcher, il présente un handicap plus important que des gens en fauteuil roulant. Par exemple, Michaël Jeremiasz (joueur de tennis professionnel en fauteuil roulant, N.D.L.R.), que j’ai aussi traité à Coubert, est bien plus autonome. »
« Il reste très humble »
Voir son propre personnage à l’écran dans le film Patients lui a laissé un curieux sentiment. « Je n’avais pas l’impression que c’était moi, même si je le savais. J’ai validé chacune des scènes, mais je n’étais pas préparé à la sensation que ça me ferait une fois dans la salle. C’était une expérience inoubliable ! Au début, j’ai participé au casting pour jouer mon propre rôle, vu que je fais du théâtre depuis 15 ans. Mais au cinéma, ce n’est pas la même chose. C’est Yannick Renier qui a obtenu le rôle et il s’en tire à merveille. C’est mieux comme ça, il a une vraie présence à l’écran. »
Son jugement sur le film ? « Il correspond à ce qu’est Fabien. Il y a de la pudeur, du respect et de l’optimisme. Je crois qu’il est un excellent porte-parole pour les handicapés. Il ne tire jamais la couverture vers lui, il reste très humble. En toutes circonstances, il a la capacité de faire qu’on l’aime bien. »