Attentat : une Berlinoise de Brie témoigne
Lundi, c’est un lieu de mémoire qui a été visé. L’attentat a eu lieu au pied de la Gedächtniskirche, l’église du souvenir, lors d’un marché de Noël. Originaire de Berlin, Manuela, vit en Brie depuis près d’un quart de siècle. Elle rejette cette violence.
L’attentat de Berlin ne peut que nous rappeler celui du 14 juillet à Nice. À nouveau, en début de semaine, un camion a été utilisé pour faucher des vies lors d’un rassemblement festif. À nouveau, cela s’est passé dans un lieu touristique. Des marchés de Noël fréquentés
En Allemagne, les marchés de Noël sont une vieille tradition et chaque année en décembre pendant les quatre semaines de l’Avent, ce sont des points de rencontre conviviaux.
On s’y rend en famille, entre amis, avec des collègues et on y déguste saucisses et vin chaud dans une ambiance chaleureuse et festive.
Il est fréquent que des groupes musicaux viennent s’y produire, notamment des chorales. Celui de la Breitscheidplatz est très important. Situé sur une des avenues les plus importantes de la ville : le Kufürstendamm, il est aussi très fréquenté par les
touristes de toutes nationalités.
C’est aussi un lieu de mémoire qui a été touché : « une partie de l’église au pied de laquelle s’étend ce marché de Noël a été conservée dans l’état consécutif aux bombardements de la seconde guerre mondiale en souvenir des destructions dues au conflit », explique Manuela, Berlinoise installée à Saint-Germain-sousDoue depuis 24 ans.
Son amie Marie, habite ce même village briard et y est allée en touriste en 2014, elle
se souvient à son tour : « j’ai été impressionnée par l’esprit de recueillement qui y régnait, ne laissant aucun visiteur indifférent, quelles que soient ses croyances. Ce monument m’avait aussi semblé être un des symboles de la réconciliation entre les peuples ». Comme devant tous ceux qui
ont récemment touché des pays, des villes, des personnes.
Manuela se dit « très triste devant cet événement impactant nos vies, à une époque de l’année où l’on aimerait trouver l’harmonie, la sécurité, la paix. »
Elle prévoit, quand elle retournera à Berlin, de se rendre sur les lieux « pour marquer le moment ».
Elle souligne que comme en France des mesures de sécurité sont maintenant prises dans les villes allemandes et craint « qu’un sentiment d’impuissance s’installe. » Manuela conclut en reprenant une phrase de Kofi Annan (1) : « Rejetons la voie de la violence, qui est le produit du nihilisme et du désespoir. »
(1) Kofi Annan fut secrétaire général de l’ONU et reçut en 2001 le prix Nobel de la paix.
Un lieu touristique « Je suis triste »