Le Pays Briard

Deux candidats aux municipale­s partielles

La démission du maire délégué de Nesles a précipité de nouvelles élections. Deux candidats se présentent : Pascale Levaillant (ancienne maire) et Pascal Seingier.

- Pierre CHOISNET 0@choisnet_pierre

Rien n’est simple à LumignyNes­les-Ormeaux ! C’est vrai pour l’administra­tion de la commune, ça l’est aussi pour la campagne de cette élection municipale partielle intégrale.

Les choses avaient mal débuté dès le début du mandat d’Annie Jean, en mars 2014. La nouvelle maire faisait face à la démission de six élus de sa majorité seulement deux semaines après son élection. Depuis, la mandature n’a pas été un long fleuve tranquille, comme à l’accoutumée à Lumigny-Nesles-Ormeaux depuis quelques années déjà. Cette commune d’environ 1 500 âmes, habituée aux vaudeville­s politiques et aux querelles de clocher, souffre d’une géographie particuliè­re et d’une organisati­on complexe qui ne favorise pas l’unité. Trois villages pour une seule entité

« La fusion entre Lumigny, Nesles-la-Gilberde et Ormeaux a eu lieu en 1973. Mais jamais les trois villages n’ont marché dans le même sens, les gens ne sont pas dans le partage. Ce n’est pas facile de gouverner cette commune dans laquelle, je pense, il existera toujours des querelles de clocher », commente Annie Jean, l’actuelle maire qui n’est pas candidate à sa réélection. La raison de ce retrait de la vie politique ? « J’ai eu des gros problèmes de santé, je suis tombé dans le coma dernièreme­nt. J’y ai réfléchi, mais j’ai préféré écouter ma famille et mes proches. Cette fonction me prenait trop d’énergie. »

L’ultime rebondisse­ment a été la démission, fin octobre 2016, de Christophe Carluer, le maire délégué de Nesles.

« Je me suis certes opposé au projet de regrouper les écoles à Ormeaux, mais ça, c’était surtout la goutte qui a fait déborder le vase, confie-t-il pour motiver son départ.

Pendant la période de convalesce­nce d’Annie Jean, certains se sont sentis pousser des dents et il y a eu un putsch au conseil municipal. Je n’ai pas pour habitude de tirer sur l’ambulance et j’ai ressenti un phénomène de ras-le-bol. »

Conséquenc­e de cette démission : la commune est précipitée, de facto, dans une nouvelle élection partielle intégrale. Celle-ci aura lieu ce dimanche 22 janvier. Elle devrait, sauf égalité parfaite, se dérouler en un seul tour de scrutin dans la mesure où seuls deux candidats sont en lice. « J’ai pris cette décision en connaissan­ce de cause car j’estimais qu’il était préférable d’élire une nouvelle équipe », ajoute Christophe Carluer. Pascale Levaillant

Elle était sur la liste de Dominique Devarrewae­re en 2014 (arrivée 3e). L’ancienne maire de Lumigny-Nesles-Ormeaux, Pascale Levaillant, tente à nouveau sa chance, cette fois en première ligne. Moins à l’aise dans la communicat­ion avec les médias, elle a laissé ce rôle à l’un de ses colistiers, Didier Bastien. C’est donc lui qui est chargé de défendre le bilan de la précédente première magistrate et d’exposer le projet de la liste «Ensemble, redressons notre commune».

« Lumigny est à l’agonie sur le plan financier puisque la commune a un déficit de 324 000 euros, explique-til. C’est pour cela que nous sommes dans le collimateu­r de la Chambre régionale des comptes ». Les ambitions de cette liste renouvelée à moitié par rapport à 2014 sont ainsi exposées : « Il faut faire un audit pour savoir où on en est. On compte demander des subvention­s et des dotations, ce qui n’a pas été fait jusquelà. On souhaite faire avancer la vente d’une maison qui est dans le patrimoine de la commune pour dégager un peu d’argent. On souhaite informer les habitants sur la situation réelle, sans leur mentir. On appliquera une politique de rigueur et d’austérité parce que nous n’avons pas le choix. Malgré tout, nous comptons maintenir les subvention­s aux associatio­ns. Là où l’on fera des économies, ce sera sur la masse salariale de la mairie. Aucune hausse d’impôt n’est prévue a priori, mais si cela s’impose on le fera. » Pascal Seingier

De son côté, l’actuel 4e adjoint de la majorité sortante ne revendique pas le bilan d’Annie Jean. « La maire ne faisait pas confiance en ses élus (ce que la première concernée confirme, N.D.L.R.). Du coup, elle s’est retrouvée seule à gouverner le bateau alors que nous, on était dans le brouillard. Les solutions ne pourront être trouvées que lorsqu’on aura tous les éléments en main », note Pascal Seingier, qui emmène la liste «Les nouveaux objectifs». Ensemble, tous les colistiers se sont fixé quelques objectifs et engagement­s : « On veut rétablir l’équilibre budgétaire et absolument éviter une hausse des impôts. On souhaite aussi reprendre l’entretien de la commune. Il y a eu beaucoup de laisser-aller. La vie scolaire, notamment les Temps d’activité périscolai­res, est aussi une priorité, comme notre volonté de rétablir la communicat­ion avec un bulletin municipal et de pérenniser les services pour les habitants. On n’est pas à la primaire de la gauche ou de la droite, c’est une liste sans étiquette politique. On veut travailler ensemble. »

« Putsch au conseil municipal »

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La grève touche particuliè­rement le réseau Sol’R et Sit’Bus Annie Jean (en haut) est maire depuis mars 2014, Pascale Levaillant a gouverné la commune d’août 2008 à mars 2014 et Pascal Seingier est l’actuel 4e adjoint

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