Après de multiples disputes, le couple finit au tribunal
Il a suffi d’une audience au tribunal de Meaux pour mettre fin à 20 ans de vie commune mais aussi à plusieurs années de violences réciproques.
En achetant leur maison en 1996 et en s’y consacrant pour en faire un nid douillet, Laure et Pierre* n’imaginaient pas finir leur histoire devant un juge. Pourtant, en 2014, tout a dégénéré à cause du manque d’argent. Pierre s’est lassé d’assumer seul la charge financière de la demeure. L’agressivité a alors remplacé les sentiments, les altercations se sont installées comme un nouveau mode de communication. Le commissariat voisin est devenu le refuge des époux.
En deux ans, les mains courantes déposées par Laure se sont succédé. La lecture des faits mentionnés a résumé l’ambiance instaurée entre les époux : hurlements, insultes et coups… Mais le 21 décembre 2015, Laure s’est déplacée pour une plainte. Les policiers ont pu reconstituer la scène au travers de sa déposition, complétée par celle de Pierre, interpellé peu après et placé en garde à vue.
Deux jours plus tôt, elle a découvert la clôture de son forfait téléphonique, Pierre en ayant eu assez de payer les factures qu’elle gonflait à loisir. Quand elle est arrivée, il l’attendait devant la porte prêt à la filmer dans son accès de colère prévisible. Le couple s’est échangé des gifles.
Après un premier renvoi de leur affaire, les deux protagonistes se sont récemment retrouvés face aux magistrats. Une instruction longue et détaillée de la présidente d’audience a laissé place aux réquisitions présentées par le procureur de la République. Elle a préconisé d’infliger « une peine de sanction » mais aussi d’instiller « un peu de pédagogie dans le couple ». Des propos illustrés par la demande d’une amende différenciée et d’une obligation de suivre un stage sur les violences conjugales.
Laure a écopé d’une amende de 300 euros tandis que Pierre a été condamné à trois de prison avec sursis et au stage préconisé par le ministère public. Il devra s’acquitter aussi de 1 200 euros de dommages et intérêts.