Quel avenir pour les ponts de Coude et Rézy
Depuis la fermeture des deux liaisons en 2014, les élus de Guérard, Dammartin-sur-Tigeaux et Tigeaux tentent de trouver des solutions pour rénover les ponts de Coude et Rézy. Mais ce n’est pas gagné.
Voilà un sujet qui ne manquera pas d’alimenter les discussions et d’occuper les emplois du temps respectifs des élus de Guérard, Dammartin-sur-Tigeaux et Tigeaux dans les prochains mois. Près de trois ans après leur fermeture, en mai 2014, les ponts de Coude et de Rézy sont toujours interdits à la circulation automobile. Seuls les piétons et cyclistes peuvent les traverser sans entrave pour se rendre respectivement à Dammartin-sur-Tigeaux ou Tigeaux - c’est selon - depuis le hameau de Monthérand.
Le pont de Coude fermé… avant Rézy
Le pont de Coude, qui n’était plus entretenu depuis plusieurs décennies, avait été le premier à être condamné. Daniel Nalis, maire de Guérard, se souvient : « L’ancienne mandature avait demandé une étude. Les résultats ont été connus juste après les élections municipales. Nous avons pris la décision de fermer le pont pour des raisons de sécurité. » La structure présentait en effet un état de délabrement certain, dont une corrosion avancée des poutres métalliques. Le flux quotidien de véhicules, estimé à l’époque à 1000, s’était rapidement reporté sur le pont de Rézy, situé à quelques encablures. « Nous avons comptabilisé 1 057 véhicules, et parmi eux des camions de plus de 3,5 tonnes, malgré les panneaux
de limitation », regrettait dans nos colonnes Danielle Poirson, maire de Tigeaux, avant de fermer à son tour le pont.
Des opérations trop coûteuses
Si les habitants de Monthérand et Étienne Gourdain, de la ferme de Rézy, savourent le
calme ambiant (« Avant, 1 500 véhicules passaient tous les jours (sic), trois accidents se sont produits. Maintenant, je peux travailler tranquillement et j’espère que le pont ne rouvrira pas », dit l’agriculteur céréalier), les élus ont conscience que ces deux ponts représentaient un moyen de
contournement apprécié des automobilistes désireux d’éviter le péage de Coutevroult. Mais leur réfection coûterait trop cher. « L’estimation initiale, qui avait conduit à la fermeture du pont en mai 2014, était de l’ordre du demi-million d’euros. L’étude plus approfondie, avant le lancement des opérations (en 2016), est en réalité de presque le
double », expliquait le maire de Guérard au sujet du pont de Coude, lors des voeux à la population, vendredi 27 janvier. La pollution du Grand Morin par le minium et l’état des culées expliquent cette hausse substantielle.
À moins que l’opération ne soit financée à hauteur de 80 % par les subventions, les communes n’ont pas la capacité financière pour entreprendre les travaux sur le pont de Coude (Guérard et Dammartin-sur-Tigeaux), et sur celui de Rézy (Tigeaux et Guérard), alors que le montant des travaux pourrait être sensiblement le même.
Vendredi dernier, plusieurs élus, les représentants de l’État, de la Région et du Département se sont réunis à la mairie de Tigeaux. Objectif : explorer toutes les pistes pour rénover les deux ponts. Et la condition
sine qua non est de rénover les deux ponts à la fois. « Si nous n’en faisons qu’un ça va augmenter le flux de véhicules sur l’autre », déclare Daniel Nalis. Bernard Lemoine partage
cet avis : « Nous avons une vision partagée du sujet. Les administrés sont largement impactés, il faut que la liaison soit rétablie. Mais nous avons pris la mesure de l’impact qu’aurait le flux routier sur les voiries. » Le maire de Dammartin-sur-Tigeaux, s’il admet que la réunion n’a pas
débouché sur des « évolutions significatives », a permis « de poser une vision unanime des choses », à savoir que le problème doit être traité en terme d’aménagements, de voiries et de sécurisation des hameaux, et qu’il « dépasse les compétences communales ». Daniel Nalis, lui, évoque une dimension « départementale, régionale, voire nationale » en raison des véhicules souhaitant contourner la barrière de péage. Pourtant, en 2014, le Ministère du Transport ne s’était dit pas concerné par la problématique. Aujourd’hui, avec la proximité de l’autoroute A4 et de Villages Nature, les maires estiment le contraire. Daniel Nalis parle d’
« envisager une stratégie de la traversée du Morin », en incluant Crécy-la-Chapelle, représentée lors de la réunion par son maire Bernard Carouge, et le passage par le hameau de Serbonne. C’est pourquoi les élus ont sollicité la sous-préfecture pour convenir d’un rendez-vous.
« Ça dépasse les compétences communales »