Les chiffonniers briards
Les Briards ont la réputation de tout garder et de ne rien jeter. On ne sait jamais, ça peut servir… Les caves, greniers, granges, remises et cagibis recèlent de nombreux objets. De quoi, lorsqu’ils sont anciens enrichir les collections d’un musée ou ravir des amateurs de belles choses avant de finir à la brocante du village. Une solution plus radicale et qui peut rapporter gros. Tout est fait pour que l’on accumule le maximum d’ustensiles. L’accès aux déchetteries est souvent contraignant et du coup, certains n’hésitent pas à mettre le feu aux encombrants, le ramassage des «monstres» étant trop rare. C’est que pour déposer ses déchets, il faut connaître les horaires de la déchetterie, savoir si les déchets verts sont acceptés, si la ferraille n’est pas refusée et savoir si l’ordinateur obsolète sera recyclé. Malgré les efforts d’information et de communication des collectivités, se débarrasser des objets en fin de vie relève du parcours du combattant. De quoi sans doute favoriser tous ces dépôts sauvages remarqués au bord des routes ou dans les chemins forestiers briards. Les sacs s’accumulent. Les effets personnels et les vielles chaussures ont un peu plus de chance avec les collectes effectuées par les associations caritatives de la région, très actives dans ce domaine et dans l’aide aux plus démunis. Il faudrait réactiver les métiers d’antan comme celui de chiffonnier (à l’exemple de l’abbé Pierre) et de ces acheteurs ambulants à la voix de stentor qui passaient dans les villages. Des petits boulots qui seraient bons pour la planète et séduiraient les nouvelles générations et feraient de la place dans les greniers gommant du paysage ces verrues sauvages qui détruisent la nature.