La lycéenne Le voleur identifié par
Assister à l’audience correctionnelle, regarder le prévenu dans le box et certifier qu’il est bien son agresseur a demandé du courage à la victime mineure.
Début décembre 2016, Zohra a séché les cours à cause d’une grippe. Dans la matinée, elle n’a pas vraiment réfléchi quand la sonnerie de la porte d’entrée a retenti. Elle a ouvert et s’est retrouvée face à Zakaria, le fils d’une famille voisine connue de ses parents. Prétextant un problème avec son ordinateur portable, il souhaitait voir le frère de la jeune fille. Sa visite a étonné car les jeunes ne s’étaient jamais fréquentés. Elle ne le connaissait que de vue, l’apercevant souvent sur le chemin menant au lycée.
Vers 13 heures, nouveau coup de sonnette mais cette fois, une surprise désagréable attend Zohra. Un homme en jogging portant cagoule et gants de bricolage lui braque un pistolet sur la tête. Il l’attrape par les cheveux et, sous la menace, l’a contraint à lui remettre argent et bijoux en visitant chaque pièce de la maison. Avant de quitter les lieux, il l’enferme dans une chambre.
Dès le dépôt de plainte, Zohra nomme son voleur en s’appuyant sur sa posture, ses cheveux attachés déformant l’arrière de la cagoule, les intonations de sa voix qualifiées « d’accent des cités ». Sa mère confirme ses dires après avoir rencontré un frère de Zakaria : « On sait ce qu’a fait mon frère. C’est la honte de la famille ». Des confidences qu’il refuse ensuite de renouveler dans sa déposition. Deux mois se sont écoulés avant l’interpellation de Zakaria, en fuite à chaque approche des gendarmes.
Sans hésiter, Zohra le reconnaît parmi cinq individus présentés derrière une vitre sans tain et a confirmé l’identification en écoutant chacun prononcer quelques paroles entendues au moment des faits.
À la barre, aux côtés de son avocat, elle a réaffirmé : « Je suis sûre de moi », sans se laisser impressionner par la présence de Zakaria dans le box.
Après un délibéré de cinquante minutes, mercredi 1er février, les juges n’ont pas retenu la demande de relaxe au bénéfice du doute. Ils ont condamné Zakaria à 30 mois de prison dont six avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de 24 mois et ont délivré un mandat de dépôt. Il devra indemniser Zohra et sa famille à hauteur de 5 222 euros.
Trois policiers, qui n’étaient pas en service, ont intercepté un individu qui venait de commettre un vol à l’arraché au centre commercial Carré Sénart, à Lieusaint, vendredi 3 février. L’homme a été placé en garde à vue au commissariat de Moissy-Cramayel, où, en état d’ébriété, il a notamment blessé trois policiers pour lesquels 1, 2 et 7 jours d’incapacité totale de travail ont été prescrits. Résidant dans l’Essonne, l’individu de 27 ans sera jugé en juin.