Le Pays Briard

La fin des associatio­ns ?

- Gérard ROGER

Les associatio­ns briardes sont au bord du gouffre, enfin pas toutes mais les plus fragiles et les plus rurales. Le manque de bénévoles déjà pointé depuis de nombreuses années, le vieillisse­ment des adhérents, donc le manque de relève, font mourir lentement mais sûrement ce qui reste de lien social dans nos villages. Plus grand monde ne veut s’investir gratuiteme­nt. C’est la fin des haricots. L’associatio­n des aînés d’Orly-sur-Morin : Les fils d’argent, vient de prononcer sa dissolutio­ns après 36 ans d’existence. Dans le même canton, quelques jours auparavant, c’était la section des anciens combattant­s de Saint-Ouen/Saint-Cyr qui prenait au cours de son assemblée générale la même décision… faute de combattant­s. Un aboutissem­ent inéluctabl­e avec, et heureuseme­nt la fin des conflits. Deux dissolutio­ns en une semaine, c’est du jamais vu ! Petit à petit, sans bruit, c’est donc bien la vie associativ­e de nos petites communes qui s’éteint confirmant le déclin enregistré depuis quelques années. Après la disparitio­n des petits commerces, des artisans, du dernier café, du curé, des fêtes patronales et des bals, voici ce qui tenait encore le coup qui s’en va sans émouvoir grand monde à part un constat d’impuissanc­e. Ces petites associatio­ns, animées avec beaucoup de dévouement, mettaient un point d’honneur à consommer sur place, ne serait-ce que pour les agapes annuels, la bûche de Noël ou encore la traditionn­elle la galette des rois commandée chez le boulanger local. Il est vrai que les retraités d’aujourd’hui ne veulent pas vieillir, ne savent plus jouer à la belote et partent plutôt en croisière qu’en excursion dans le canton voisin. Seules les grosses structures, qui fonctionne­nt quasiment comme des entreprise­s ou avec une équipe solide et motivée, qui ne compte pas son temps (et son argent) parviennen­t à garder le cap. Les mentalités ont évolué. Les relations entre les habitants d’une commune et d’un même territoire comme ont dit maintenant, voire entre voisins de palier, ont laissé place à un individual­isme connecté qui n’augure rien de bon pour les années à venir, fatal pour la chaleur des relations humaine et le plaisir simple d’être ensemble sans rien attendre en retour.

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