Écomouton : des tondeuses naturelles et écologiques
Installée à Yèbles depuis peu de temps, l’entreprise Écomouton ne cesse de se développer. Rencontre avec son dirigeant, Sylvain Girard, qui propose à ces clients de l’éco-pâturage écologique depuis 2012.
« Nous leur avons donné un métier »
Le principe est très simple, encore fallait-il y penser ! Sylvain Girard a pensé à l’éco-pâturage en 2011. À l’époque, il gérait un entrepôt logistique à Guignes depuis plus de dix ans. « J’en avais assez de devoir courir après les sociétés de services qui entretenaient les pelouses autour du bâtiment », se souvient-il. C’est alors que l’idée à germé dans son esprit. « J’ai alors mis trois moutons, un peu pour m’amuser au début, afin d’entretenir les 5 000 m2 de pelouse que j’avais sur le site », explique ce logisticien qui affirme avoir toujours eu une « accointance avec les animaux. »
Cette initiative mise en place sans projet se révélera être une voie dans laquelle Sylvain Girard s’engagera vite entièrement. Face à l’engouement de ses collaborateurs, de ses clients et du voisinage, il décide de créer la société Écomouton l’année d’après. Le début d’une belle aventure qui ne cesse de faire de nouveaux convertis… 2 500 moutons dans 115 sites en France
Aujourd’hui, l’entreprise seine-et-marnaise s’est développée sur 115 sites dans toute la France, dont une trentaine en Seine-et-Marne. Elle est d’ailleurs le leader de l’éco-pâturage dans tout le pays.
Les débuts ont pourtant
commencé timidement. « Les éleveurs que j’ai contactés m’ont tout de suite dirigé vers les moutons d’Ouessant, qui sont faciles à mener, rustique, résistants aux maladies et en plus léger, donc ils n’abîment pas les pelouses », se souvient-il. Avec son bâton de berger, l’entrepreneur frappe alors aux portes des entrepôts logistiques de la région. Le premier à répondre favorablement est le site Norbert Dentressangle (aujourd’hui XPO), au CoudrayMontceaux (Essonne).
L’entreprise a actuellement 2 500 moutons au travail. Ils sont chez tous types de clients : beaucoup d’entrepôts logistiques et d’industries (50 % environ), ainsi que des sièges d’entreprises, des stations d’épurations, des écoles et des hôpitaux, mais aussi la prison de Meaux et celle de Beauvais. Écomouton a d’ailleurs récemment implanté cinq ovins sur le site d’Enedis, à Tournanen-Brie.
Les plus gros clients prennent jusqu’à 100 animaux sur leur site, tandis que les plus petits se contentent de deux. « Le mouton est une espèce
grégaire c’est pourquoi nous avons décidé de les implanter au minimum par deux. Un seul ovin peut entretenir 1 000 m2 de terrain à l’année », précise-t-il. Et de poursuivre : « Le mouton d’Ouessant était une race en voie de disparition car l’homme ne l’utilise pas pour l’élevage. Il ne donne que très peu de viande et sa laine n’est pas terrible. Nous, on leur a donné un métier ! »
Mais les avantages ne s’arrêtent pas là. Les moutons favorisent la biodiversité, ils font venir les insectes qui ne sont plus broyés par les tondeuses. C’est aussi valorisant pour l’image de l’entreprise qui voit, en prime, des intérêts pour le bien-être de ses salariés. « Avec des simples moutons, on humanise l’entreprise », remarque Sylvain Girard qui assure que le « lâcher de moutons est toujours un grand moment pour
les employés. »
L’argument économique est aussi mis en avant. Le patron l’affirme : « Les moutons sont moins chers que de recourir à des tondeuses qui sont parfois
très difficiles à utiliser ». D’autant que l’entretien est minime. Le client doit acheter la clôture et installer un abri ainsi qu’un point d’eau. Ensuite, Écomouton loue les animaux et s’occupe de leurs soins grâce à des bergers qui se rendent sur chaque site au minimum deux fois par mois.
« Le ratio moyen pour deux ou trois moutons est de 260 euros par mois pour 5 000 m2 », explique-t-il, avant
de préciser : « En général, plus la surface est grande, plus c’est intéressant sur le plan économique. »
Perspectives futures
En ce moment, beaucoup d’animaux sont en hivernage, comme c’est le cas sur la butte
de Soignolles-en-Brie où près de 500 d’entre eux attendent de retourner au «travail». Sur le site de Yèbles, que la société occupe depuis peu de temps, un espace leur est consacré pour l’hivernage, les soins vétérinaires où leur retraite. « On ne fait aucune viande, assure Sylvain Girard. Quand ils sont trop vieux, les animaux viennent finir leurs jours ici. Ils partent tous de leur belle mort. »
Le succès de l’entreprise est tel qu’un nouveau client signe chaque semaine.
De plus, un assureur souhaite investir dans le capital d’Écomouton afin de lui permettre de se développer encore plus. Conséquence : trois embauches sont prévues en 2017 et quatre en 2018.
Elles viendront compléter l’équipe de 25 personnes.