« On aime ce qu’on fait »
Au cours de leur assemblée cantonale, mercredi 8 février, les agriculteurs des environs de Coulommiers ont évoqué leurs problématiques et leurs attentes du moment.
Les agriculteurs de Coulommiers, La Ferté-Gaucher et Rebais se sont réunis en assemblée cantonale, mercredi 8 février, au lycée La Bretonnière, à Chaillyen-Brie. Cinquante exploitants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ont pris part à la réunion. Parmi eux, Alban Guillemain d’Echon, président du canton de Coulommiers, qui garde un souvenir amer de l’année écoulée.
Inondations
L’ensemble des exploitants ont vécu difficilement l’épisode pluvio-orageux. Jusque sur les plateaux de Maisoncelles-enBrie, où se trouve la ferme des frères Guillemain d’Echon. Alban indique que 250 ml d’eau sont tombés aux mois de mai et juin, contre 82 ml à la même époque en 2015. Ce qui a causé d’importantes pertes de colza (30 %), d’orge (50 %) et de blé (60 %). « Les inondations ont posé des problèmes à la fois de quantité et de qualité », dit le président de la FDSEA sur le canton de Coulommiers. Cet agriculteur, à l’image de ses homologues, n’a pu utiliser de semence fermière, la germination étant irrégulière. C’est pourquoi, afin de démarrer la nouvelle récolte du bon pied, une aide financière permet aux agriculteurs d’acheter une semence certifiée.
Finances
Les aléas météorologiques ont de fait handicapé financièrement les exploitations. D’autant que les aides européennes de la PAC (politique agricole commune) ont été versées avec plusieurs mois de retard (en janvier 2017 au lieu d’octobre 2016), occasionnant des problèmes prévisionnels de trésorerie. En guise de compensation, l’État a autorisé un abattement de 60 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, mais « c’est insuffisant », estime Alban Guillemain d’Echon.
Activités secondaires
Enfin, des dizaines d’agriculteurs, répartis sur l’ensemble de la Seine-et-Marne, ont reçu des amendes pour avoir installé des panneaux publicitaires dans leur champ. Or, les autorités estiment qu’il s’agit de nuisances visuelles. Les agriculteurs avaient un délai de vingt-et-un jours pour les retirer sous peine de devoir s’acquitter d’une pénalité quotidienne de 202 euros. « L’agriculture est un beau métier, on aime
ce qu’on fait, plaide Alban Guillemain d’Echon. Mais le rapport travail – revenu ne représente pas grand-chose. Les agriculteurs doivent se diversifier, c’est-à-dire mettre en place des ventes directes ou proposer un gîte. Il faut faire de la publicité pour ces nouvelles activités. C’est dommage de mettre des amendes alors que nous sommes chez nous. » Dans ces conditions, la préfecture a reculé les échéances de six mois, le temps de trouver une solution pour les activités secondaires.