Le Pays Briard

UN FERTOIS SELECTIONN­EUR DES FIDJI

Christophe Gamel a découvert le football au club de La Ferté-sous-Jouarre. Mais il a fait de sa passion un métier. Désormais entraîneur, il est passé par la Hongrie, le Qatar et le PSG. Il est aujourd’hui sélectionn­eur des Îles Fidji. Portrait.

- David LEDUC 0@DavidAdao

Le footballeu­r Christophe Gamel parcourt le monde en tant qu'entraîneur

Soyez-en sûrs, chers lecteurs : la théorie de l’effet papillon a de beaux jours devant elle. Sans cela, qui aurait pu croire il y a de cela quelques années, un jeune pousse de l’école de football de La Ferté-sous-Jouarre, ferait les beaux jours d’une sélection nationale à l’autre bout du monde ? Christophe Gamel a été un jeune joueur de l’ASMF (associatio­n sportive municipale fertoise). C’est là que le Briard touche ses premiers ballons. Désormais entraîneur, il vient d’être nommé il y a quelques mois sélectionn­eur national des Îles Fidji. « Mon recrutemen­t aux Fidji s’est fait grâce à Didier Chambaron (un Français, actuelleme­nt en poste au sein de la Fédération américaine, passé par la confédérat­ion de football océanienne, NDLR), qui a déposé mon CV », explique le Briard. Le profil de Christophe Gamel, entraîneur de longue date, séduit : « J’ai passé trois interviews et un dernier entretien avec le président de la Fédération Fidjienne, Rajesh Patel. J’ai présenté mon projet et j’ai été choisi pour succéder à Franck Farina comme sélectionn­eur. C’est un grand honneur et une fierté, je pense à tout ce chemin parcouru, aux obstacles et à l’énorme travail effectué ».

Petit retour en arrière. Tout commence donc à La Ferté-sousJouarr­e pour Christophe Gamel. « J’y ai passé de superbes années, se souvient-il. J’ai

débuté avec l’ASMF, chez les jeunes. J’ai été souvent puni, j’ai malheureus­ement raté quelques matches (rires), mais je garde un super souvenir de ces années avec les copains et des coaches très humains ».

Et d’ajouter : « J’aime revenir quand c’est possible, retrouver mes anciens coéquipier­s et partager de bons moments ». Par la suite, Christophe Gamel est recruté à Meaux en junior 1re

année : « C’était avec C’était avec Enrique Gaudul, que je salue, Arthur Da Fonseca, les frères Minerve et Allebe… Sous la direction d’Olivier Boulesteix puis Eric Cornille. Par la suite, je suis revenu pendant une très courte période à La Ferté-sous-Jouarre, à Coulommier­s avec François Hernandez, que j’avais rencontré à Meaux, puis j’ai signé au club de Saint-Raphaël, à l’Étoile sportive Lorguaise (en région PACA, NDLR) avant de terminer ma carrière en Italie au club de Cassino Sent Apollinair­e pendant trois ans. Sous la direction d’Aldol Russo, j’ai découvert la vraie mentalité profession­nelle ».

Le coaching comme ADN

De l’aveu même du footballeu­r briard, l’entraîneme­nt « fait partie de [son] ADN depuis très longtemps ». Aussi, pendant que Christophe Gamel joue comme semi-pro, il passe ses diplômes d’entraîneur. « Depuis tout jeune, j’aimais ça, j’ai commencé avec les débutants de La Ferté-sous-Jouarre. À chaque fois que je le pouvais, j’entraînais une équipe ».

Ambitieux, le Briard n’en a pas moins fait des sacrifices pour se donner les moyens de

réussir : « Je suis conscient de la chance que j’ai d’en être arrivé là, mais c’est une chance relative car cela représente des sacrifices immenses et des conséquenc­es sur l’entourage proche et les amis. La passion du football a aussi ses côtés négatifs, n’oublions pas cela ». Il poursuit : « J’ai aussi eu la chance que l’on croit en moi, ou que l’on décèle un certain potentiel dans le coaching. Cela m’a permis d’aller travailler Christophe­D2 Il d’abordpuisa En hongroisee­nsuitele du effet,club à DVTK l’équipe l’étrangerd’Al Gamel pendant entraîné(club basé Rayyan, nationalea évoluantét­éà ». deuxau Miskolc).pendant l’entraîneur Qatar,U ans, 17en

trois essayer ans. d’avancer« J’ai qu’il compris valaità l’étrangertr­ès mieuxrapid­ement car grandsen Francepays de comme football dans européens, les si l’on n’a pas de nom, et que l’on a jamais été joueur profession­nel, on a aucune chance de rejoindre le monde profession­nel. Il suffit de regarder le nom des entraîneur­s de L1, de L2 et de National en France… Pourtant, je suis sûr qu’en National ou en Ligue 2, je pourrais prouver ma valeur et faire mes preuves pour commencer ».

À chaque fois, Christophe Gamel garde le souvenir de bonnes expérience­s. « Venant d’un milieu de classe sociale ouvrière, le foot a été un moyen de découvrir d’autres cultures et de voyager, explique-t-il. Il est important de comprendre les différents types de football dans le monde pour mieux comprendre les joueurs et les cultures. Partir à l’étranger, c’est aussi aimer l’aventure, avoir un brin de folie et la capacité de se remettre en question, de sortir de sa zone de confort ».

Retour au PSG

Après ces expérience­s, Christophe Gamel revient en France,

au PSG. « Je suis rentré pour deux raisons, la première, la plus importante, fut la naissance de mon fils, je souhaitais me rapprocher pour être aux côtés de ma compagne. La seconde est plus sportive : Alain Perrin, avec qui je suis toujours en contact et pour qui j’ai une profonde estime et avec qui j’espère travailler un jour, souhaitait me faire venir dans son club de l’époque, UMM Salal. Les dirigeants de Al Rayyan ont refusé car nous avions de très bons résultats ».

Dans le club de la capitale, Christophe Gamel est l’entraîneur adjoint de l’équipe féminine.

De nouvelles missions à l’autre bout du monde

C’est donc désormais à l’autre bout du monde, en Océanie, que l’ancien joueur de La Ferté-sousJouarr­e entend développer sa vision du football.

Avec des missions bien différente­s que celles qu’il a pu

avoir jusqu’ici : « Ma mission comme entraîneur des Fidji est un mix entre sélectionn­eur et DTN (directeur technique national, NDLR) car en plus de l’équipe première, je développe le football des équipes nationales jeunes, la formation des cadres, le

football féminin, je suis en charge de la création de partenaria­ts… C’est assez intense et très riche ». Il ajoute : « Ma mission est de construire un nouveau type de jeu et le futur du football fidjien ». Si le pays est plus connu pour son rugby, l’équipe de football n’en a pas moins des ambitions

internatio­nales : « Mes objectifs sont de développer un jeu à l’européenne avec l’équipe, et faire évoluer le football fidjien vers une élite et une rigueur pour un football moderne. Avancer plus loin pour les qualificat­ions de la Coupe du Monde serait fantastiqu­e, mais tout le monde est conscient du long chemin à parcourir pour y arriver ».

L’équipe va prochainem­ent rencontrer ses premiers adversaire­s avec leur nouveau coach : « Elle va affronter les deux meilleures équipes d’Océanie, nous sommes loin de leurs niveaux, mais nous n’avons rien à perdre, je vais aider les joueurs à créer la surprise ».

À l’aube de sa nouvelle aventure, Christophe Gamel est déjà heureux de mener ce défi : « Le choc culturel est important, mais quelle richesse de découvrir les gens ici. Le football a des vertus incroyable­s, reste à façonner une équipe qui un jour marchera vers la victoire sans la lâcher ».

« J’aime revenir à La Ferté-sousJouarr­e » « Découvrir d’autres cultures »

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Christophe Gamel, originaire de La Ferté-sous-Jouarre, est depuis quelques mois le sélectionn­eur nationale des Îles Fidji.
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L’ambition de Christophe Gamel est de « développer un jeu à l’européenne » avec la sélection nationale des Îles Fidji.

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