Arjowiggings cherche un repreneur
En proie à de grosses difficultés financières, le propriétaire d’Arjowiggins Security, dont l’usine se trouve à Jouy-sur-Morin, a annoncé son intention de céder l’entreprise. Explications.
« C’est une annonce qui a fait du bruit à Jouy-sur-Morin. Nous sommes tombés des
nues et inquiets ». Le maire, Luc Neirynck, évoque l’annonce récente du propriétaire de la société Arjowiggins, Sequana, de céder la division Arjowiggins Security. L’entreprise, spécialisée dans la production de papiers fiduciaires, possède en effet une usine historique dans la commune de Jouy-sur-Morin.
La raison de cette opération de cession ?
Un litige judiciaire pour Sequana qui tombe au plus mal. Le papetier va en effet peutêtre être contraint de verser au géant de la cigarette British American Tobacco une amende de 138,4 millions de dollars (130 millions d’euros). Le dossier est complexe et ancien et porte sur une ancienne usine fabricant du papier carbone aux États-Unis, qui a causé la pollution d’une rivière avoisinante.
Elle a été rachetée dans les années 90 par l’ancêtre de Sequana, et il s’agissait d’une ex-filiale de British American Tobacco. Selon le journal L’Opinion, Sequana a logé des fonds pour la dépollution avant de céder l’affaire, mais British American Tobacco reproche au groupe propriétaire d’ArjoWiggins de ne pas avoir provisionné assez pour dépolluer. Deux usines en reprise Un conflit bien loin donc de l’usine ArjoWiggins de Jouysur-Morin, mais dont les conséquences peuvent retomber en Brie. En effet, face à la menace de cette condamnation, la procédure de sauvegarde présenté par Sequana comprend la cession de sa division ArjoWiggins Security, spécialisée dans la production de papier pour billets de banque.
Le secteur connaît quelques difficultés. « Le marché est compliqué pour deux raisons. D’abord la baisse du nombre de billets en circulation dans le monde. Nous subissons de plein fouet ce phénomène macroéconomique. Et puis il y a les capacités de production installées partout dans le monde qui sont supérieures
aux besoins du marché, ce qui provoque une réelle tension
sur les prix », confiait ainsi dans les colonnes du Pays Briard le directeur de l’usine ArjoWiggins de Jouy-sur-Morin, Franck Charbonnier, en décembre dernier. Une autre usine de la société, basée aux Pays-Bas, est actuellement en phase de reprise.
« On va suivre ça de près »
La division Arjowiggins produit également des papiers de sécurité, servant notamment pour les passeports ou les permis de conduire. La société possède trois sites en France. L’usine de Jouy-sur-Morin compte plus de 200 salariés.
« Je pense qu’il faut laisser décanter cette annonce, poursuit le maire de la commune, Luc Neirynck. Cela affole un peu tout le monde, la municipalité d’une part mais aussi bien sûr tous les Jouyssiens qui travaillent au sein de cette entreprise. J’ai évoqué le sujet cette semaine avec le président de la communauté de communes (José Dervin, NDLR). On va suivre ça de près, d’autant que nous avons investi dans le pont qui est en passe d’être terminé… ».