Vent de révolte au centre pour handicapés
Des salariés du centre pour handicapés de Villepatour veulent le départ de leur directrice, Myriam Ysos. Ils assurent que cette dernière impose des conditions de travail déplorables, aux conséquences néfastes pour le personnel, les enfants et les familles
« Harcèlement moral », « intimidation », « menaces ». Les accusations sont graves ! Si elles restent encore à démontrer, elles révèlent une forte tension au sein de l’Institut d’éducation motrice (IEM) et du Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) de Villepatour, à Presles-en-Brie. Cet établissement de santé et d’enseignement, géré par La CroixRouge Française, accueille des collégiens et lycéens handicapés.
Il y a dix-huit mois, une nouvelle directrice est arrivée à la tête des deux structures. Il s’agit de Myriam Ysos qui attire à elle de nombreuses critiques de la part de certains salariés. Ceux-ci, que Le Pays Briard a rencontrés, dénoncent « des atteintes à la dignité humaine. »
Quatre d’entre eux, qui préfèrent garder l’anonymat, se confient : « Les gens pleurent, les arrêts de travail s’accumulent. Certains d’entre nous sont à la limite de la dépression nerveuse. La directrice ne nous insulte pas, ne nous agresse jamais directement, c’est plus vicieux que ça. Elle nous rabaisse, nous monte les uns contre les autres, nous menace insidieusement. C’est du vrai harcèlement ! »
Enquête du CHSCT
Aucune plainte n’a été déposée, mais le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de Seine-et-Marne (CHSCT 77) a tourné son regard vers l’établissement. Objectif : examiner les risques psychosociaux. Les résultats de cette enquête ont été publiés le 23 janvier dernier. Des points positifs ont été soulevés, mais ce qui éveille des soupçons est la question 21 : « Avez-vous déjà été témoin (ou victime) de situations de harcèlement ou d’intimidation par des collègues, la hiérarchie, les personnes accompagnées ou les familles ? ». Sur les 47 personnes qui se sont prononcées, 31 ont répondu par l’affirmative. Conséquence de ces « scores
inquiétants », la CHSCT indique qu’elle compte mener une autre enquête diagnostic. Contactée, la première concernée n’a pas souhaité faire de déclaration. Elle a préféré laisser ce rôle à Alberto Serrano, le directeur régional de La Croix-Rouge française. « Nous avons en effet reçu des lettres anonymes de dénonciation, explique-t-il. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que Myriam Ysos fait partie de nos directeurs les plus fiables. Pour les accusations de harcèlement, il faut voir la question dans son ensemble. Ce n’est pas spécifiquement la hiérarchie qui est en cause. Mais ça interroge, c’est pour cela que nous sommes attentifs ». Selon lui, « Villepatour est un établissement dans lequel, pendant vingt ans avec l’ancienne direction, certains ont bénéficié de situations de conforts et de pouvoir qu’ils n’ont plus aujourd’hui, d’où ces accusations injustes. »
Une pétition dénonçant ces dérives présumées a été distribuée aux salariés et aurait récolté, pour le moment, 35 signatures, sur les 80 salariés que comptent les deux structures. On parle même d’une grève. Mais rien de certain pour le moment !
La conviction des salariés d’être injustement traités est confortée par le passé de Myriam Ysos. En effet, alors qu’elle dirigeait l’institut thérapeutique La Rose des Vents en 2012 dans la Loire, les salariés de cette association s’étaient mobilisés pour demander son départ pour des raisons similaires. Idem l’année d’avant, lorsqu’elle dirigeait, sous son nom de jeune fille Myriam Ngombi, l’EHPAD Jean Collery, à Aÿ (Marne). Là, c’est l’ARS qui pointait du doigt « de graves dysfonctionnements. »
« Accusations injustes »