Urbanisme : vifs échanges en conseil municipal
En conseil municipal, les élus de la majorité et de l’opposition ont affiché leurs divergences au cours d’un débat sur l’aménagement du territoire. Entre piétonnisation du centre-ville et développement de la Z.I.
Le chantier de la rue du Marché bat son plein. Entamé le 6 février, il vise à remplacer une canalisation principale - d’où les tranchées – mais aussi à mettre en conformité l’accessibilité des trottoirs et la réfection des voiries. Il s’agit en somme de faire d’une pierre deux coups. « À chaque fois que l’on requalifie une rue, nous en profitons pour élargir les trottoirs », résume Franck Riester qui, après la rue Le Valentin, s’attaque à un autre chantier d’importance en centre-ville.
La réfection de la rue du Marché a fait l’objet de réunions, aussi bien avec les riverains que les commerçants, dont les exposants du marché. Pour certains un nouvel emplacement a été proposé, tandis que d’autres font habituellement l’impasse en hiver.
À terme, seules les places de stationnement du côté droit de la rue seront conservées.
La rue du Marché, il en fut aussi question en conseil municipal, lundi soir. Fervent défenseur de la piétonnisation des voies, Aude Canale (Citoyens de gauche) regrette que seule la rue Beaurepaire soit interdite à la circulation automobile.
Pourtant, « le fait de piétonniser une ville la rend plus attractive », dit-elle. L’élue d’opposition en veut pour preuve la zone industrielle, où la circulation des piétons et des cyclistes n’est pas optimale : « On ne peut se déplacer qu’en voiture. Le centre-ville meurt alors qu’il faudrait accentuer les efforts pour faire venir la population. À ce jour, je n’ai pas l’impression que Coulommiers soit moderne dans la façon de se développer. Aucune ville en France ne continue à développer le tout voiture. Au contraire, les villes modernes font confiance aux transports doux. »
Le poids de l’histoire
Aude Canale s’est abstenue, au même titre que Claude Lillemann (Citoyens de gauche) et Françoise Goudouneix (FN), au moment de voter le Projet d’aménagement et de développement durables (PADD), et ce pour plusieurs raisons. L’élue d’opposition n’est pas convaincue par les orientations du PADD* qu’elle juge contradictoires : « Vous (en s’adressant à la majorité) définissez Coulommiers comme une ville rurale quand ça vous arrange, et vous parler parfois de rayonnement urbain. » Réponse de Laurence Picard, adjointe déléguée à l’urbanisme, au cadre de vie et à l’aménagement : « Nous ne pouvons pas nier la centralité de Coulommiers. Nous voulons préserver le dynamisme de la commune. Il n’y a pas d’antinomie. »
Face à cette nouvelle salve de l’opposition, Franck Riester s’introduit dans le débat : « Nous voulons bien sûr améliorer les circulations douces. Coulommiers est l’une des premières villes à s’être dotée de bus hybrides. La ville est emblématique en matière d’énergies renouvelables avec le recours généralisé à la géothermie. Simplement, nous ne pouvons pas changer une ville qui a des siècles derrière elle, une certaine structure urbaine. » Et, surtout, une union des commerçants du centre-ville qui milite pour davantage de stationnement.
Quant à l’expansion de la zone d’activités, le maire de
Coulommiers estime : « Nous n’allons pas pousser les voitures dehors par simple dogmatisme. Nous allons continuer à développer la zone d’activités car elle est vitale en terme d’emploi. Coulommiers a souvent des chiffres du chômage inférieurs à ceux enregistrés au niveau départemental, régional ou national. » Et de conclure : « Il faut développer la zone d’activités en harmonie avec le centreville car, oui, Coulommiers est une ville, mais à la campagne. »
« Nous faisons beaucoup de choses, notamment assurer une continuité écologique et préserver les perspectives visuelles majeures, corrobore Laurence Picard. Nous ne pouvons pas dire, dans ce projet d’aménagement de Coulommiers pour les vingt ans à venir, que nous n’allons rien changer. Nous pouvons évidemment améliorer les choses. »
« Pas moderne dans son développement » « La zone d’activités est vitale »