Au nom de la conscience
En cette période électorale où nombre de politiciens se vautrent dans la démagogie, le clientélisme et les petites combines pour tenter d’exister, cela fait du bien de se souvenir qu’en 1955, Inge Scholl, la soeur de Hans et Sophie Scholl, publiait La Rose blanche.
Six Allemands contre le nazisme*. Les Européens et les Français en particulier découvraient alors qu’il avait existé une résistance allemande en Allemagne même et qu’elle avait payé chèrement, elle aussi, son courage de dire non ! On avait bien eu, auparavant, connaissance du complot des généraux de 1944, mais la tentative d’éliminer Hitler apparaissait à beaucoup comme la simple volonté de se sortir de la mauvaise tournure que prenait la guerre et de l’inéluctable défaite. Avec la Rose blanche, il s’agissait indiscutablement d’un combat, d’une révolte d’Allemands, de jeunes Allemands qui plus est, contre la barbarie, la sauvagerie du système totalitaire nazi. Un combat pur et sans tache d’êtres humains, de chrétiens qui mettaient au-dessus de tout leur conscience d’humains civilisés. Hans Scholl avait lui-même été témoin des atrocités nazies sur le Front de l’Est… Hans et Sophie Scholl et Christoph Probst, « jugés » par le Tribunal du Peuple du sinistre Roland Freisler le 22 février 1943 et guillotinés le même jour ont donc sauvé l’honneur allemand. Beaucoup de leurs camarades de la Rose blanche, leur organisation de résistance, paieront le même prix dans les jours et les semaines qui suivront. Le prix était lourd, mais prouver au monde que l’Allemagne, ce n’était pas Hitler ne pouvait pas être trop chèrement payé. Dès décembre 1943, même les Alliés l’avaient compris puisque les bombardiers britanniques ont largué sur toute l’Allemagne une reproduction du 6e tract de la Rose blanche, celui qui appelait les étudiants allemands à prendre la tête de la révolte contre les Nazis, au nom de la conscience. En ces jours anniversaires, il convenait de s’en souvenir.