Le Pays Briard

Sainte-Aulde veut sortir à son tour de l'interco

Le lundi 20 février, le conseil municipal, à l’unanimité, a rejeté le projet de fusion du Pays fertois avec le Pays de Coulommier­s. La commune envisage de rejoindre le Pays de l’Ourcq. Une question de cohérence explique Gérard Geist, maire.

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Après Jouarre, c’est maintenant Sainte-Aulde qui manifeste son désir de sortir du Pays fertois. Si Jouarre souhaite rejoindre la communauté de communes des deux Morin à La Ferté-Gaucher et Rebais, sous réserve de l’accord des conseils municipaux, Sainte-Aulde préfère le Pays de l’Ourcq.

Un choix entériné lors du dernier conseil municipal s’opposant ainsi à la fusion proposée avec Coulommier­s. Gérard Geist, maire de Sainte-Aulde répond à nos questions et s’explique.

Gérard Geist : Ce que je vais vous répondre ne devrait pas vous étonner ! La cohérence de la commune de Sainte-Aulde et la mienne n’ont pas dévié d’un iota. Et cela depuis le tout début de ces débats sur les fusions.

Lorsqu’à la fin de l’année 2015, l’ État avait proposé la fusion entre les Pays fertois et de l’Ourcq, la commune de SainteAuld­e s’était déjà prononcée favorablem­ent.

On se souvient que le conseil de la communauté de communes du Pays fertois avait alors rejeté la préconisat­ion de l’ Etat et que, moi-même avait cependant voté pour tandis que j’étais président. Comment pourraiton penser que j’ai changé d’avis ? Ceux qui me connaissen­t le savent : je suis fidèle à mes conviction­s et je ne les sacrifiera­i jamais à des intérêts politicien­s ou personnels.

Oui, bien sûr et d’autant plus que le nouveau président de la communauté de communes du pays fertois ne propose qu’un seul choix. C’est-à-dire un non choix. Chacun se souviendra que je me suis battu pour réaliser une étude comparativ­e entre plusieurs choix possibles (Coulommier­s, Ourcq, Pays créçois, Pays de Meaux). Au lieu de cela, ce que l’on propose aux communes du Pays fertois, c’est Coulommier­s ou Coulommier­s.

Mon souhait de transparen­ce et de laisser décider les conseils municipaux en connaissan­ce de cause m’a coûté mon poste de président ! Donc, oui, bien sûr, la commune de Sainte-Aulde a dit non à l’unanimité à de telles méthodes et à une fusion qu’elle n’a jamais voulue.

Je vais vous répondre par une image. Imaginez que l’on vous présente une maison à acheter. On vous en fait une descriptio­n charmante et séduisante. On ne vous la fait pas visiter pour autant mais, à écouter le vendeur, cette maison est faite pour vous, elle vous ressemble et nous n’aurez pas à vous en plaindre.

Vous osez interrompr­e le vendeur en opposant quelques questions ou inquiétude­s sur cet achat. Vous craignez par exemple que le vendeur ne vous laisse des dettes ou qu’il y ait des travaux à faire si chers qu’il ferait fuir n’importe qui.

Vous demandez à visiter éventuelle­ment d’autres maisons. Ne serait-ce que pour vous rassurer. Alors, le vendeur s’énerve, il vous presse, il vous menace s’il le faut et vous certifie que vous allez perdre les avantages qu’il prévoyait de vous octroyer. Vous capitulez ou vous tournez les talons. Je vous l’ai dit tout à l’heure, c’est notre ligne depuis le début. Pourquoi changerion­s-nous ? Et pourquoi est-ce ainsi ? La commune de Sainte-Aulde est associée à l’ Ourcq depuis de nombreuses années dans le cadre de la création de la zone d’activités des Effaneaux dont six hectares sont sur la commune. Je me bats personnell­ement depuis trois mandats municipaux et intercommu­naux, main dans la main avec nos amis de l’ Ourcq pour faire aboutir ce pari en faveur de l’emploi et du développem­ent économique.

Le départ du Pays fertois vers Coulommier­s compromet non pas l’avenir de la zone d’activités car elle se fera avec ou sans lui, mais il exclue le Pays fertois et ses communes, de ses retombées (taxe profession­nelle, partenaria­ts d’entreprise­s avec les collectivi­tés, retombées d’emplois et de créations de services induites par le développem­ent de la zone).

Et vous voudriez que nous, à Sainte-Aulde, qui tenons ferme sur le pont depuis des années, malgré les bourrasque­s, nous lâcherions quand nous arrivons au port et en plus, que nous y parvenons avec des amis, ceux de l’ Ourcq, qui ne nous ont jamais lâchés ?

J’ajoute que notre déterminat­ion et nos liens soudés témoignent en notre faveur face à l’aménageur qui a besoin de cela, plutôt que de se décourager à cause des aléas politicien­s qui font tant de mal actuelleme­nt à notre pays et aux entreprise­s. L.P.B. : Pourquoi alors souhaitez-vous réaliser une étude préalable ? Et les habitants dans tout cela ?

Là encore, question de cohérence. Vous l’avez compris, je suis attaché à décider en connaissan­ce de cause. Et, au-delà même des Effaneaux, il nous faut être certain que les Saintaldai­s ne perdront rien dans leur vie quotidienn­e à ce changement d’intercommu­nalité. Rendez-vous fin mars L.P.B. : La réunion du conseil municipal prévoyait lundi 20 février une décision relative à la fusion entre le Pays fertois et le Pays de Coulommier­s, qu’en est-il ?

Nous avons déjà commencé cette étude avec les services neutres et forcément objectifs, du centre de gestion de Seineet-Marne. Elle sera présentée au conseil municipal de SainteAuld­e avant la fin du mois de mars. Nous ne pouvons pas prendre le risque que la fusion soit décidée en conseil de la CCPF, nous entraînant de fait dans son choix imposé. « S’ excentrer est un suicide » L.P.B. : Projetons-nous plus loin dans le temps : et si ensuite l’Ourcq devait fusionner avec le Pays de Meaux, vous y seriez entraînés ?

Une fois de plus, l’ État n’impose plus aucune fusion aux collectivi­tés de plus de 15 000 habitnats. C’est pourquoi le mariage du Pays fertois avec qui que ce soit pouvait attendre. Mais les maires en ont décidé autrement. C’est dommage et inutile. Mais, s’ il fallait un jour nous rapprocher d’une collectivi­té, ce serait en effet naturellem­ent celle de Meaux. J’ai toujours été convaincu - et l’histoire le prouve avant même l’Ancien Régime - que l’axe de développem­ent, de communicat­ion (train, autoroute, ex N3, la Marne) et de travail, va de Château-Thierry à Meaux puis à Paris.

S’ excentrer est un suicide et c’est ce qu’est en train de faire le Pays fertois.

Puisque je n’ai pas réussi à faire entendre ce discours de raison et d’évidence quand j’étais président, je ne sacrifiera­i pas ma commune qui m’aura fait largement confiance pendant 20 ans à la fin de cette mandature. Une étude comparativ­e « je ne sacrifiera­i pas ma commune. » Gérard Geist, maire : L.P.B. : Donc, vous avez rejeté ce projet de fusion entre Pays fertois et Pays de Coulommier­s ? « Nous tenons ferme sur le pont depuis des années » L.P.B. : Ainsi, vous n’attendez pas que l’évaluation soit terminée au sein du Pays fertois ? Les Effaneaux et l’emploi L.P.B : Du coup, rejoindrez­vous le Pays de l’ Ourcq ? Entretien réalisé par Gérard ROGER

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