Daniel Nalis : « Amener plus de transparence »
Alors que les agissements suspects d’hommes et de femmes politiques surgissent dans la presse et rythment la vie politique depuis plusieurs semaines, Daniel Nalis évoque, selon lui, la gravité de la situation.
À l’instar de François Fillon, Daniel Nalis se dit « gaulliste » et « chrétien ». S’il défend encore le candidat à la présidentielle, tant que la justice n’a pas rendu son verdict, le maire de Guérard convient que les pratiques tolérées hier ne le sont plus forcément aujourd’hui. Daniel Nalis souhaitait faire paraître une « plume » dans nos colonnes, une forme d’expression que Le Pays Briard a abandonné. Mais notre rédaction a tout de même souhaité rencontrer l’édile qui, à 70 ans, entend dépasser les clivages politiques. « Je crois en le meilleur de l’Homme »,
dit-il avec conviction. Et non, les
politiques ne sont « pas tous pourris ».
Le Pays Briard : Que vous inspirent les révélations parues dans la presse au sujet des pratiques douteuses de certains politiques ?
Daniel Nalis : Ça fait mal à la démocratie. Pourtant, ce n’est pas elle qui est en cause mais plutôt le comportement des hommes et des femmes. La démocratie est une chose merveilleuse mais à condition que les gens soient droits. Si les actes reprochés à François Fillon sont avérés, la justice devra mettre fin à ces pratiques. Il faut amener plus de transparence.
En avez-vous parlé avec le député de la Ve circonscription de Seine-et-Marne, Franck Riester ?
Non, mais il est honnête. Il a renoncé à ses indemnités de président de l’intercommunalité (voir ci-contre). Il joue à fond la carte de la mutualisation : la mise en commun du matériel et des investissements. Par exemple, nous pouvons acheter des engins à plusieurs alors que nous n’aurions pas pu si nous avions été seuls. Franck Riester est quelqu’un de remarquable à cette échelle.
Que craignez-vous vis-à-vis des électeurs ?
Ma crainte est que le taux d’abstention s’accentue. J’entends des gens dire que leur vote n’est pas utile, mais nous avons la chance d’être dans un pays libre. Si les extrêmes arrivaient au pouvoir nous serions dans un régime autoritaire ! Il faudrait faire attention à ce qu’on dit, comme sous l’occupation allemande. Nous n’aurions que notre liberté de penser. Le régime démocratique n’est pas parfait, mais nous pouvons l’améliorer.
Comment ?
Par les lois, en faisant confiance à des gens dignes, tout en luttant contre les abus de pouvoir. Mon rêve est que les avancées humaines et scientifiques soient parallèles. L’Homme est capable de beaucoup de choses scientifiquement mais a souvent des idées rétrogrades. Ce décalage me fait souffrir.
Quel regard portez-vous sur la presse ?
Le rôle de la presse est de dénoncer. Mais j’ai un a priori négatif car cela fait deux élections présidentielles de suite que le candidat en mesure de gagner est détruit*. Je suis d’accord avec le principe de liberté de la presse et je respecte la fonction. La presse devrait avoir un rôle de lanceur d’alerte mais pas de destruction. J’estime aussi que le pouvoir des réseaux sociaux est dangereux.
*Dominique Strauss-Kahn en 2012, puis François Fillon cette année.
« La démocratie n’est pas parfaite »