De Le Pen à Juppé pour le maire
Pézarches. Petit village de 400 âmes, entouré de champs, traversé par l’Yerres, ses agriculteurs et son maire Alexandre Denamiel (LR). Giscardien de la première heure, l’édile a toujours milité à droite, depuis l’époque du RPR. Mais cette fois, pas question de confier son parrainage à François Fillon, écoeuré par les rebondissements politico-judiciaires du candidat républicain.
« Pour nous, les maires ruraux, l’affaire du Penelopegate ne passe pas du tout !, commente-t-il, dégoûté. On touche une rémunération de 500 € par mois, mon épouse paye même son repas au banquet des anciens. Alors, autant dire que François Fillon nous choque et les élus des villages vivent cette situation très difficilement ! Lorsqu’on dit quelque chose, il faut avoir le sens de la parole donnée ! » Alexandre Denamiel ne décolère pas et ne parvient pas à comprendre comment certains de ses collègues continuent de soutenir François Fillon. « L’abolition des privilèges ça suffit ! La France d’en bas ne peut plus accepter que des élus se servent sur les finances publiques. Et ce combat n’est ni de droite ni de gauche. Nous avons besoin d’une réforme. »
Un système à revoir
Ce dernier milite donc pour une candidature d’Alain Juppé à qui il réserve son parrainage. « Il fait du De Gaulle. Il ira, il attend juste de se faire désirer », analyse-t-il. Et, pour lui, la situation est urgente. « On
est au bord d’une guerre civile (un terme déjà employé par … François Fillon, ndlr).
Certains de nos agriculteurs ne touchent pas plus de 345 € par mois. Comparé aux indemnités des députés, il y a de quoi être en colère. »
Pour lui, c’est tout le système démocratique qui est à revoir. D’ailleurs, le principe même du parrainage est un frein à la démocratie, selon l’élu. « Tout candidat qui tient la route a le droit de se présenter. J’avais donné mon parrainage à Marine Le Pen en 2012 : mais parrainer ne veut pas dire soutenir. Plus il y a de candidats, mieux c’est pour la démocratie », conclut-il.