Le Pays Briard

Recherche parrains désespérém­ent

À la pêche aux parrainage­s, ça ne mord pas pour les « petits candidats ». Une course contre la montre s’est engagée pour ces « petits partis » qui déploient leurs arguments face à des maires sans étiquette politique. Du gros poisson souvent difficile à at

- Vanessa RELOUZAT 0@VanessaRel­ouzat

Ils veulent nager dans le grand bain. Mais ils galèrent pour obtenir les 500 signatures indispensa­bles pour se présenter à l’élection présidenti­elle. Pourtant, les « petits candidats » n’hésitent pas à mouiller la chemise. Au NPA (Nouveau parti anticapita­liste), une quinzaine de militants ratisse les campagnes seine-et-marnaises et part au contact des élus, dans les villages les plus reculés, chaque semaine.

Exit le téléphone, à deux semaines de la clôture de la phase des parrainage­s, il faut absolument convaincre pour avoir une chance de peser dans le débat démocratiq­ue. Vidéo teintée d’autodérisi­on. Philippe Poutou veut faire mouche. Mais 500 signatures, c’est beaucoup quand on est ouvrier.

Il faut dire que dans un contexte politique difficile, certains maires ruraux, de plus en plus anti-système, préfèrent nager à contre-courant et rejettent tous les candidats d’un seul bloc.

« L’affaire Fillon a vraiment fait beaucoup de mal.

Les maires sans étiquette sont dégoûtés par le système, c’est compréhens­ible », analyse Mimosa Lavaux, l’une des responsabl­es des parrainage­s pour la Seine-et-Marne.

Et d’ajouter : « Nous présentons un candidat qui est en dehors du système politique mais certains élus ne veulent

rien savoir. » Résultat : même si les portes ne claquent pas au nez de la figure des militants, les maires ruraux ne mordent pas à l’hameçon.

« Ils sont contents de nous voir passer et nous reçoivent très bien, parfois même chez eux, mais souvent, ils nous disent directemen­t qu’ils ne parrainero­nt personne et qu’ils ne changeront pas d’avis. »

Apolitique un jour apolitique toujours

Sale temps pour les petits partis donc. Philippe Poirier, maire sans étiquette à Evry-Gregy-surYerre, assure qu’il ne se laissera

pas convaincre. « Je suis à la tête d’un conseil municipal qui est apolitique et dont les sensibilit­és sont différente­s les unes des autres. En tant que citoyen j’ai mes propres conviction­s mais il est difficile de parrainer un candidat dans la mesure où je représente un conseil municipal sans étiquette », commente-t-il. Pour Philippe Poutou, cette attitude risque de faire couler définitive­ment les « petits candidats » et dénonce un « filtre antidémocr­atique ». Le candidat lance un appel aux élus sans étiquette au nom du « respect de la démocratie ».À l’heure où nous imprimons, au NPA, on annonce avoir recueilli une centaine de parrainage­s qui n’auraient pas encore été validés par le Conseil constituti­onnel, débordé. « Nous avons eu confirmati­on des élus, scans

à l’appui », assure Mimosa Lavaux qui se dit confiante pour la

suite. « Rien n’est joué, il reste encore deux semaines ».

Mais Philippe Poutou n’est pas le seul candidat à qui il manque des parrainage­s. L’écrivain cinéaste Alexandre Jardin, Nathalie Arthaud (FO), Rama Yade ou encore Michèle Alliot-Marie peinent également à remonter à la surface et ne comptent pas suffisamme­nt de parrainage­s à l’heure où nous imprimons. Alors, ces prétendant­s à l’élection présidenti­elle vont-ils finir par attraper les maires des petites communes dans leurs filets ? Réponse le 17 mars prochain, date limite pour le dépôt des signatures au Conseil constituti­onnel.

« L’affaire Fillon a fait beaucoup de mal »

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©Fotolia Les maires ruraux se disent dégoûtés par le climat politique actuel

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