Le Pays Briard

Le cri d’alarme des commerçant­s

Avec la fermeture soudaine du Leader Price, le commerce local est en berne. Deux enseignes ont fermé, mais deux autres nouvelles sont arrivées.

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Depuis le début du mois de décembre, c’est la sidération ! Les commerçant­s de Rozay-enBrie pleurent la fermeture du Leader Price dans le centre-ville. L’enseigne a fermé le 9 décembre 2016 du jour au lendemain, sans donner d’explicatio­n*. «À partir de là, ça a été le déclin total ! Le bar «Le Chiquito» a fermé une semaine plus tard. Dès ce moment, je comptais les lames de parquet dans mon magasin », regrette Axel Laporte, le gérant de LüxOptik. Où plutôt doit-on désormais dire l’ex-gérant, puisque le jeune homme a baissé le rideau il y a quelques jours. L’enseigne, qui était située en face de la mairie, n’aura pas tenu un an, elle qui ouvrait ses portes en mai dernier. « C’est un échec ! La fermeture du Leader Price a stoppé la bonne dynamique qu’il y avait. Le flux des clients à fortement baissé et j’ai pu tenir comme ça pendant trois mois », explique-t-il.

Lorsque l’entreprene­ur a sollicité l’aide de sa banque, celle-ci a détourné les yeux. « Ils voulaient attendre mon bilan en avril, mais moi je ne pouvais pas ! J’ai une employée qui se retrouve donc au chômage. Ça a été très difficile de lui annoncer. La banque ne m’a pas accompagné, par compte elle n’a pas oublié de me facturer des frais : près de 4 000 euros en huit mois ! »

À ses côtés, le patron de Thélem Assurances, Ludovic Pouillot, opine du chef : « Pourtant, on se mobilise tous ! Il y a le repas champêtre, le marché de Noël, la galette des rois, etc. L’associatio­n (UCAR, Union des commerçant­s et des artisans de Rozay-en-Brie, N.D.L.R.) essaie de créer une dynamique. »

La mairie aussi regrette la situation. « Ce n’est pas faute d’avoir tout fait pour favoriser le commerce local, soupire Céline Michard, élue de la Ville qui préside la commission des commerces. On a agrandi le parking pour proposer 100 places dans la rue du Nord, à une minute trente à pied de la place centrale. Il n’y a plus de voitures tampons grâce à la zone bleue. Les gens n’ont plus l’excuse du stationnem­ent pour ne pas venir. »

Jean-Claude Meunier est commerçant ici depuis de nombreuses années. Il connaît bien la commune et constate les évolutions du temps et des mentalités. « Si les Rozéens veulent des commerces en ville, il faut qu’ils les fréquenten­t. Il y a un problème de prise de conscience de la situation. Ils ont le droit d’aller dans les grandes surfaces, mais il faut aussi qu’ils comprennen­t qu’il y a des conséquenc­es. Le projet du centre Leclerc le long de la N4 à Fontenay-Trésigny risque en plus de ne pas arranger les choses. »

Pourtant, la commune continue d’attirer de nouveaux commerçant­s. Dernièreme­nt, c’est Laurie Nicolle qui a décidé d’installer sa boutique 4 Saisons Décoration­s. Celle-ci doit ouvrir mi-mars au 80 rue du Général Leclerc pour proposer des objets de décoration­s, des cadeaux, des jouets pour enfants et même un service de décoration événementi­el. Et le mois dernier, c’est un salon de coiffure, Aurore Coiffure, qui a ouvert ses portes dans la même rue.

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