Transports : une aide demandée pour les lycéens
La Fédération des conseils des parents d’élèves de Seine-et-Marne (FCPE 77) demande au Département un geste en faveur des lycéens, comme il l’avait fait pour les écoliers ruraux. Pour une grande partie d’entre eux, la carte de transport coûte 340 euros.
« Nous, on a nos enfants sur les bras ! Leur conflit administratif et politique ne nous intéresse pas. Il faut que la Région et le Département arrêtent de se renvoyer la balle car en attendant rien ne
bouge ! » Les parents d’élèves ont dépassé le stade de la colère.
« C’est une lassitude », assure Mehdi Azzam, le président de la Fédération des conseils des parents d’élèves de Seine-etMarne (FCPE 77).
Avec les autres associations des parents d’élèves, ainsi que les maires et les syndicats d’enseignants, ils réclament un geste des élus du Département. Réunis en Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN 77), mardi 7 mars à Melun, ils demandent à Jean-Jacques Barbaux, le président LR, « d’amender son budget primitif 2017 en ajoutant une ligne budgétaire permettant d’accorder aux lycéens une aide pour le financement de leur carte de transport scolaire. »
Écoliers, collégiens et lycéens
Le sujet est tendu depuis plus d’un an. À l’époque, le conseil départemental avait soudainement annoncé qu’il réduisait drastiquement ses aides pour le financement des cartes de transport de tous les élèves de l’enseignement primaire et secondaire (école jusqu’au lycée). La raison ? Situation budgétaire tendue et volonté de renvoyer cette question du transport à la Région dans la mesure où il s’agit là de l’une de ses compétences.
Quelques réflexions, une pétition et une manifestation plus tard, les élus avaient alors rétropédalé. En mai 2016, ils votaient en faveur une d’aide exceptionnelle pour les 8 500 élèves des 84 regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) dans les zones rurales.
Aujourd’hui, la carte scolaire (Scol’R) revient à 50 euros par enfant pour les élèves des RPI, quand elle est de 100 euros pour les écoliers hors RPI et les collégiens, et de 150 euros pour les lycéens, après une aide départementale (lire l’encadré ci-dessous).
Là où le bât blesse, c’est que les lycéens qui empruntent les lignes de bus régulières via une carte Imagine R - c’est-àdire des lignes qui ne sont pas dévolues au seul transport scolaire - doivent s’acquitter d’une somme bien plus importante : 340 euros.
« Le pire, c’est que c’est cumulatif, dénonce Mehdi Azzam. Un parent avec quatre enfants doit payer plus de 1 200 euros par an pour qu’ils prennent le bus quand ils vont à l’école ! » Il poursuit : « Il y a une conséquence à cela. Déjà, certaines mairies compensent ce désengagement du Département en finançant eux-mêmes une partie de la carte (c’est le cas notamment à Fontenay-Trésigny et à Tournan-en-Brie, N.D.L.R.). Mais surtout, on se rend compte que certains parents qui ne peuvent pas payer incitent leurs enfants à frauder, faute d’autre solution. On ne peut pas tondre un oeuf ! Ils misent sur le fait que les contrôles sont peu fréquents et qu’en plus certains conducteurs de bus font preuve de compréhension. » Le président de la FCPE salue donc l’aide consentie en milieu d’année pour les écoliers des RPI, mais réclame au Département de revoir sa copie en faveur des lycéens laissés pour compte. « C’est la classe moyenne qui paye la casse ! Elle n’est pas assez pauvre pour avoir des aides, et ne peut assumer cette dépense. On estime qu’il ne faudrait pas que le coût de la carte de transport dépasse les 150 euros par an et par enfant. »
Autre revendication : que les lignes régulières qui ne servent en fait qu’aux élèves soient classées en lignes spéciales, afin de permettre aux familles de bénéficier des aides départementales.
De son côté, Jean-Jacques Barbaux, révèle avoir eu un entretien
avec Valérie Pécresse, la présidente de la Région, mardi. « Ça ne dépend pas que de moi, mais en tant que viceprésident du Stif (Syndicat des transports de la région Ile-deFrance), je pousse pour que des évolutions soient actées à la fin du mois de mars,
affirme-t-il. On va voir ce que l’on peut faire, c’est un gros dossier qui est actuellement étudié. Je pense qu’il faut trouver des solutions autres que la Région ou le Département. À ce titre, le Stif pourrait jouer un rôle. »
Pétition en ligne
Ne voulant pas en dire plus, l’élu pointe du doigt vers une
autre direction : « La responsabilité de l’Éducation nationale qui ne se donne plus les moyens d’encadrer les élèves et les mets dehors à la sortie des cours, ce qui nécessite des transports plus réguliers. »
Les parents d’élèves retiennent quant à eux leur respiration jusqu’au vote du budget du Département qui doit avoir lieu fin mars. « Il ne faut pas qu’à la rentrée de septembre rien n’ait bougé », prévient Mehdi Azzam qui rappelle qu’une pétition en ligne (www. change.org) a rassemblé plus de 5 500 signatures à ce jour.
« Certains parents incitent aux fraudes » « La classe moyenne paye la casse »