Le Pays Briard

Bernard Martin à la recherche des avions abattus dans la région

Coulommier­s, Ussy, Chamigny, Saâcy, Jouarre… infatigabl­e chercheur et historien passionné Bernard Martin est en quête permanente des avions abattus en Brie. Ses recherches le mènent à prendre contact avec les États-Unis ou à se déplacer en Angleterre.

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Bernard Martin, 79 ans, aurait pu passer une retraite paisible auprès de sa femme Micheline, à pêcher et à profiter de sa maison du hameau de Pisseloup à Montreuil-aux-Lions, de ses enfants et petits enfants. Mais c’était sans compter sur le passé et le destin… Il y a une quinzaine d’années, en 2000, suite au décès de son père dans les Yvelines, Bernard Martin voit alors survenir des souvenirs de sa petite enfance : « Je me suis souvenu alors de cet avion, un P47, qui s’est écrasé dans la terrible nuit du 4 juillet 1944 alors que je n’avais que six ans… et l’envie irrépressi­ble de savoir ce qu’étaient devenus pilote et avion devient une évidence » se souvient Bernard Martin.

Sa première enquête commence alors, une enquête fouillée, détaillée qui le pousse à prendre contact avec les États-Unis, la famille du pilote de l’avion, les historiens etc.Une quête couronnée de succès et qui donne certaineme­nt l’envie à Bernard Martin de continuer dans cette voie…

« Et voilà qu’un autre jour, alors que je pars à la pêche, je rencontre un habitant de Montreuil-aux-Lions. Il évoque avec moi une certaine nuit du 18 au 19 juillet 1944 où un avion bombardier Lancaster est venu s’écraser au hameau des Maillons, à deux pas de ma maison ! » Une nouvelle quête commence alors au cours de laquelle notre retraité apprend bien vite que le mécanicien de ce Lancaster (qui contenait 7 passagers) a réussi à en réchapper. « J’ai frappé à toutes les portes pour savoir… et toutes se sont ouvertes, parfois avec du temps ! » évoque Bernard

Martin, « je me suis déplacé jusqu’en Angleterre où j’ai eu des contacts avec l’ambassade, et surtout je suis entrée en relation avec le neveu du pilote du Lancaster. Je me suis attaché à identifier chaque passager du Lancaster, la trajectoir­e de l’avion, l’endroit

d’où il était parti, sa mission etc. jusque dans les moindres détails ! » raconte ce passionné qui a tout consigné dans des

carnets, des classeurs. « Cela représente désormais près de 15 de ma vie, 15 ans de recherches, sans Internet, tout par courrier ou téléphone ! »

Surgissent alors d’autres avions… C’est ainsi que Bernard Martin apprend que dans la fameuse nuit du 18 au 19 juillet 1944, ce ne sont pas moins de… cinq avions qui ont été abattus dans les environs de Montreuila­uxLions ! Et tous par un seul et même tireur allemand, Herbert Altner. L’un d’entre eux ira s’écraser à Ussy-sur-Marne, un autre à Bassevelle ….

« J’apprends alors qu’un avion P38 s’est écrasé à Bouresches, puis un autre Lancaster

le 5 mai 1944 au hameau d Écoute s’il pleut à Marignyen-Orxois… » Et à chaque fois, Bernard Martin part en quête, souvent accompagné de sa femme et aussi de sa petite fille Laura, 28 ans, impression­née par les trouvaille­s de son grand-père.

« Ce qui me pousse, c’est une éternelle reconnaiss­ance pour tous ces aviateurs anglais et américains qui au péril de leur vie ont eu ce courage de venir nous sauver en France ! Je suis également très reconnaiss­ant des paysans qui ont eu le courage de cacher dans des fermes, des maisons, les aviateurs rescapés. »

Sa toute dernière enquête vient de porter sur un A20G35 Douglas Havoc de la 9th Air Force, parti de la base de Coulommier­s un 6 octobre 1944 en direction de l’Allemagne, et qui, faute de carburant probableme­nt, ira s’écraser au-dessus de Bézu-le-Guéry dans l’Aisne. Dans sa chute, ce bombardier va en entraîner un autre… qui lui ira s’écraser au-dessus de Chamigny : Bernard Martin vient tout juste d’en retrouver les traces grâce à un excellent sens de l’observatio­n !

Et comme notre retraité est en pleine forme, il ne compte pas s’arrêter là : « Ma prochaine quête va sans doute porter sur un avion P51 Mustang abattu au-dessus de Saâcy-sur-Marne et sur un autre avion tombé en forêt de Choqueuse, audessus de Jouarre ». Et autant d’aventures humaines en perspectiv­e !

Retrouver la famille des pilotes

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Bernard Martin, et sa femme Micheline, sont devenus d’infatigabl­es chasseurs d’avions de la seconde guerre mondiale.

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