La fusion, dans quelles conditions ?
Les associations sportives, toutes disciplines confondues, qui s’y sont essayées le savent bien : un projet de fusion de clubs n’est jamais chose facile. Le monde professionnel et les deux présidents du Racing 92 et du Stade Français auraient bien fait de regarder les projets des clubs amateurs avant d’annoncer à la surprise générale, la semaine dernière, leur ambition de fusionner les deux clubs franciliens du Top 14. Tremblement de terre dans le monde de l’ovalie. On croit à une blague, un coup de comm’, un poisson d’avril trop précoce. Il n’en est rien. « Ces deux clubs phares […], au-delà de la rivalité sportive qu’ils ont volontiers entretenue, ont bien d’autres points communs : un ancrage local et régional fort, une historique mission éducative, des liens ancestraux avec le mouvement olympique ou encore une inextinguible volonté de progresser dans tous les domaines. […] Les deux clubs posent les bases d’un projet de fusion en mettant en commun leurs ressources pour mieux faire face aux défis de la performance et de l’éducation », écrivent les présidents dans un communiqué commun. Seulement voilà, leur volonté n’a pas pris en compte l’identité forte et le sentiment d’adhésion pour ces deux clubs. Pire, ils ne semblent pas avoir ne serait ce qu’évoqué ce projet avec le staff, les joueurs et les supporters. Au point que les joueurs du Stade Français ont entamé une grève qui a conduit, ce week-end, le président du Racing à jeter l’éponge : « J’ai entendu et compris les fortes réticences qu’a soulevées ce beau projet d’union. En tout état de cause, les conditions sociales, politiques, culturelles, humaines, sportives ne sont pas remplies. Peut-être avons-nous eu raison trop tôt, l’avenir nous le dira… Je ne m’attendais pas à une telle résistance, surtout en interne ! ». Dans une fusion, rien n’est jamais facile et il y autant d’avis pour au sein d’un club que d’avis contre. Le processus peut prendre du temps a être accepté mais avoir des résultats. Notamment chez les plus jeunes, les structures amateurs peuvent ainsi avoir de solides écoles. C’est, de l’avis de Fred Viet (lire ci-dessous), le cas de l’Olympique Columérien Pays Fertois. Quant aux seniors, si le coach columérien fait part de difficultés au sein du groupe, il reste malgré tout un prétendant à la montée.