Le Pays Briard

Un drone pour vous surveiller

Le préfet de Seine-etMarne et la directrice départemen­tale de la Sécurité publique étaient au rond-point du centre Carrefour à PontaultCo­mbault. En plus des opérations de contrôles classiques, un drone était utilisé pour relever les infraction­s.

- Pierre CHOISNET 0@choisnet_pierre

Il est petit, silencieux, très difficilem­ent détectable et c’est la future arme des forces de l’ordre dans leur lutte contre les infraction­s routières. Sur les 154 policiers et gendarmes déployés vendredi en Seine-et-Marne pour l’opération «Coup de Poing», 16 étaient présents au niveau du rond-point du centre commercial Carrefour, sur la RN4 à PontaultCo­mbault.

Parmi eux, les hommes de l’unité des moyens aériens de la Direction opérationn­elle des services techniques et logistique­s (DOSTL) à la préfecture de police de Paris étaient venus avec leur drone, un Aspire de la marque DJI. Cette petite machine qui coûte près de 4 000 € était déployée pour la première fois dans le cadre d’une opération de sécurité routière. Objectif : présenter sa technologi­e et préparer le grand public à son arrivée prochaine dans l’escadron des forces de l’ordre.

Verrou législatif et sermon des policiers

« Aujourd’hui, le dispositif légal ne nous permet pas de dresser des contravent­ions avec un drone, nous ne faisons donc que de la prévention et un rappel à l’ordre », explique Chantal Baccanini, directrice départemen­tale de la Sécurité publique de Seine-etMarne. Mais le verrou législatif ne tiendra pas indéfinime­nt selon elle qui estime que le sens de l’histoire. » « c’est

À Pontault-Combault, le drone a donc servi à rappeler les bons comporteme­nts aux conducteur­s en infraction. À l’image de ce routier arrêté parce qu’il roulait sur la voie de gauche avec son camion alors que la voie de droite était libre, où ce jeune conducteur qui a changé de direction brusquemen­t entre la RN4 et la sortie vers l’A104. Les deux hommes n’ont pas eu de contravent­ion mais ont eu le droit à un sermon des policiers, avant de se voir remettre un fascicule de la sécurité routière par le personnel de la préfecture.

« C’est un nouveau métier dans la police, estime Franck, brigadier-chef de l’unité des moyens aériens de la DOSTL qui, vendredi, pilotait le drone. Il renvoie une image aérienne qui nous permet d’avoir une vision plus globale d’une situation. C’est une potentiali­té énorme ! Avec ça, il y a vraiment moyen d’aider le travail des policiers et des gendarmes sur le terrain. »

L’appareil peut voler à 150 mètres d’altitude et a une autonomie de 15 minutes (batterie). Le pilote est équipé d’un sac à dos qui fait office de routeur et qui envoie un signal en 3G ou 4G à la préfecture de police de Paris. Le policier binôme contrôle de son côté la caméra. Positionné au-dessus du rond-point du centre commercial Carrefour (il ne peut rester stationnai­re qu’au-dessus d’un passage non emprunté), le drone avait donc une parfaite vision des environs, la RN4 et la RD604 en prolongeme­nt. En outre, depuis le sol, il est presque invisible des conducteur­s.

Quand sera-t-il déployé ponctuelle­ment pour dresser des contravent­ions ? Le préfet Jean-Luc Marx ne le sait pas mais décline les possibles utilisatio­ns de cet appareil :

« C’est une guerre sur tous les fronts, sur terre et dans les airs. Ce drone montre les champs des technologi­es nouvelles que nous pourrons utiliser. On veut frapper les esprits à la veille des vacances de printemps. À l’avenir, on pourrait l’utiliser pour la sécurité routière, mais aussi pour sécuriser des manifestat­ions, observer des lieux difficiles d’accès, voire même dans le cadre d’enquêtes de la police judiciaire. »

« Guerre sur tous les fronts »

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