Le Pays Briard

« Se poser les bonnes questions »

Le député-maire de Coulommier­s, Franck Riester, s’est associé à 18 élus locaux Les Républicai­ns dans une tribune libre parue lundi dans le quotidien l’Opinion. Les élus y interpelle­nt la classe politique et la tournure que prend la campagne présidenti­elle

- David LEDUC 0@DavidAdao

« Nous aimons la politique. L’action politique, celle qui permet de transforme­r le monde, celle qui permet de préparer l’avenir, celle qui touche la vie de chacun et grandit celle de tous. Et pourtant la politique a échoué ». Le maire de Coulommier­s, Franck Riester, avait au cours de la campagne présidenti­elle fait le choix de ne pas soutenir le candidat de son parti, François Fillon et de parrainer Alain Juppé (lire ci-dessus). Hier, dans le quotidien L’Opinion, il s’est associé à 18 autres élus locaux Les Républicai­ns (citons notamment les maires du Havre, Edouard Philippe, de Charlevill­e-Mézières, Boris Ravignon, de Tourcoing, Gérald Darmanin, de Châlonsen-Champagne, Benoît Apparu, ou encore le président du conseil départemen­tal de l’Eure, Sébastien Lecornu) dans une tribune libre dénonçant la tournure que prend la campagne présidenti­elle et interpella­nt les élus, devant « se poser les bonnes questions ».

« Tous responsabl­es »

« Les ’affaires’ et les polémiques polluent le débat ; pire, elles l’empêchent. Mais disons-le franchemen­t : même sans elles, la campagne aurait-elle été satisfaisa­nte ? Les candidats, leurs équipes, les médias, les réseaux sociaux, les sondeurs, nous, vous : tous responsabl­es de ne pas être au niveau. Alors, nous tirons le signal d’alarme. Après avoir été incapables de régler les problèmes de la fin du XXe siècle, nous devons à tout pris éviter de ne pas comprendre ceux du XXIe siècle ».

Les élus locaux appellent à prendre davantage en considérat­ion les évolutions de la société :

« Personne ne voit que les risques (et les chances) sont autant dans l’utilisatio­n de Google et de Facebook que dans la situation géopolitiq­ue. Les algorithme­s transforme­nt nos habitudes de voyages, de consommati­on, nos lectures : ils prédisent nos achat, nos votes, nos comporteme­nts. Nouvelle liberté ou fin du libre arbitre ? […] Voilà un débat de fond, mais qui ne semble émouvoir personne ou qui, au contraire, n’est dominé que par la seule émotion ». Et d’ajouter : « Absent, le débat sur l’explosion démographi­que en Afrique. Les flux migratoire­s actuels nous paraîtront presque dérisoires bientôt si nous sommes confrontés à ceux des réfugiés climatique­s, du fait de la montée des océans et de la désertific­ation. Absents, le combat culturel à mener, la révolution pédagogiqu­e nécessaire et pourtant réduite, au mieux, à des questions d’effectifs, l’abandon fataliste de la France dite périphériq­ue ». « Dictature du court terme »

Et d’ajouter finalement :

« Nous sommes des maires et des présidents d’exécutifs locaux. Nous aimons ces mandats, ce lien direct avec nos concitoyen­s. Nous sommes obligés de constater que nous avons bien plus parlé ’long terme’ pendant nos campagnes municipale­s que pendant cette campagne présidenti­elle soumise à la dictature du court terme ».

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