Le Pays Briard

Un premier tatouage à 72 ans

Sylviane Naudin vit à Dammartin-en-Goële. Elle était au salon Girl Ink Tattoo Show d’Ozoir le week-end dernier pour son premier tatouage. Récit.

- 0@choisnet_pierre Pierre CHOISNET

« Arrêtez avec vos questions, vous allez finir par me faire peur ! » Le sourire aux lèvres, Sylviane Naudin ne manque pas d’énergie. Et ce n’est pas son premier tatouage qui va assombrir son optimisme. À 72 ans, cette habitante de Dammartin-en-Goële a fait le déplacemen­t jusqu’à Ozoirla-Ferrière, samedi 18 mars, pour faire graver sur sa peau, de manière définitive, un symbole de paix. « Je voulais une colombe car je suis quelqu’un de pacifique, je n’aime pas les querelles et les bagarres », confie-t-elle.

Dans les allées du Girl Ink Tattoo Show, cette femme ne passait pas inaperçue au milieu du public venu nombreux pour la 3e édition de ce salon de tatouage féminin qui a attiré plus de 2 500 visiteurs. Les yeux grands ouverts, elles contemplen­t les spectacles et les « oeuvres d’art tatouées sur la peau. »

Pourquoi passer le pas à son âge ? Réponse simple : « Pourquoi pas ! » Sa première expérience avec le monde du tatouage, elle l’a vécu lorsque sa fille, Catherine, s’est fait tatouer à 18 ans. « Elle nous l’a caché au début à mon mari et moi, mais on l’a vite découvert, se souvient-elle. J’ai été surprise, mais avec les années je m’y suis faite. Ce qui m’inquiétait surtout, c’était les questions d’hygiène. À l’époque, je pense que ce n’était pas aussi sérieux qu’aujourd’hui. »

En effet, le salon d’Ozoir rassemblai­t 34 femmes tatoueuses et toutes appliquaie­nt scrupuleus­ement les règles d’hygiène et de sécurité en vigueur aujourd’hui.

Pour cette grande première, Sylviane est venue avec sa famille. « Ils me soutiennen­t tous, même mon mari qui a été très surpris. Le seul qui s’y oppose, c’est mon fils. Il ne comprend pas. »

Une heure avant de présenter son bras à la tatoueuse, aucune crainte ne perturbait sa bonne humeur. « J’avais raison de ne pas m’en faire, raconte-t-elle quelques jours plus tard, fièrement tatouée. J’ai juste senti quelques petits picotement­s, mais rien de plus. Je pensais quand même que j’allais plus souffrir. Aujourd’hui, je ne réalise pas vraiment qu’il est gravé sur ma peau à tout jamais. Quand je le regarde, j’ai l’impression que c’est un tatouage éphémère, mais ce n’est pas pour sa qualité qui est irréprocha­ble. »

C’est Alix Cooper, jeune tatoueuse de 26 ans qui exerce dans le salon Barber Ink (64, boulevard Diderot, à Paris), qui a été choisie pour marquer la peau de Sylviane. « J’ai volontaire­ment pris mon temps car plus la peau est vieille, plus elle élastique, c’est donc plus difficile à tatouer », détaille l’artiste qui assure que « ce n’est pas si rare que ça d’avoir des clients de l’âge de Sylviane. »

La Seine-et-Marnaise compte bien se contenter de sa colombe. « J’ai 72 ans, je ne vais pas commencer à me faire tatouer partout », plaisante-telle. À ses côtés, ses petites filles - Emma, 9 ans, et Lucie, 5 ans - regardaien­t leur grand-mère avec admiration. « On veut aussi se faire tatouer quand on sera grande », disaient-elles en choeur.

« Questions d’hygiène » « Quelques petits picotement­s »

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©Gunt Photo Art Alix Cooper, la tatoueuse, et Sylviane Naudin, fièrement tatouée samedi 18 mars

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