En avant la musique !
Plusieurs Briards ont évoqué, au lendemain des cérémonies du 19 mars, la disparition progressive dans nos contrées des cliques et des fanfares qui animaient jadis les fêtes et les diverses cérémonies patriotiques. Les petites formations sont toutes éteintes ou presque. Celles qui subsistent ont bien du mal à recruter et à assurer la relève dans leurs rangs. Les répétitions sont obligatoires, mais de nos jours peu de musiciens travaillent au pays et rentrent tard. Dans le temps, on se débrouillait avec quelques tambours, des clairons et des cors de chasse pour animer une retraite aux flambeaux ou un défilé. L’enseignement du solfège était assuré par des anciens, tous bénévoles. Les instruments étaient prêtés aux familles. L’heure est aussi au regroupement. On se souvient, par exemple, que la musique de Mouroux (aujourd’hui en sommeil) jouait il y a encore quelques années avec l’Espérance resbacienne. « Nous allions aussi à une époque répéter avec Esternay et nous avons défilé avec eux » se souvient Roger Babillon, pilier de la musique à Rebais. « J’ai appris le solfège en 1948 » témoigne-t-il. Heureusement, des sociétés musicales, qui sont parfois de véritables orchestres de très haut niveau et d’excellente qualité, tiennent toujours le coup comme à Boissy-le-Châtel, Coulommiers, Charlysur-Marne, Chézy-sur-Marne, Château-Thierry. Un renouveau est espéré à la Ferté-Gaucher. À Nogent-l’Artaud, un orchestre de musique récréative a sonné le réveil de la société musicale qui était endormie depuis les années 50. Que deviendraient nos communes sans ces fanfares ? À Rebais, des jeunes suivent des cours de solfège et de musique, mais les études vont vite les éloigner de leur lieu de résidence. Il faut donc soutenir avec force toutes ces formations afin de retrouver l’ambiance des concerts autour du kiosque, les festivals de musique (avec morceau final d’ensemble), la Sainte-Cécile avec ses remises de diplômes et de médailles, les retraites aux flambeaux, etc. Bref, tout ce qui peut nous donner le sourire, nous faire siffloter en écoutant un morceau en oubliant d’autres concerts moins drôles en ce moment.