La critique
Il y a quelque chose de la montagne russe à regarder Les mauvaises herbes. Et c’est bien là la réussite de cette singulière comédie québécoise : passer du rire aux larmes, de l’action au huis clos. Le film de Louis Bélanger évoque la rencontre de personnes qui n’auraient jamais dû se rencontrer : il y a donc Jacques, cet acteur de seconde zone amateur de jeu d’argent et poursuivi par un prêteur sur gages (Luc Picard) qui espère retrouver son argent ; Simon (Gilles Renaud), l’agriculteur ermite et rustre, qui voit en Jacques un moyen de l’aider à faire perdurer sa petite entreprise de culture de cannabis illégale. L’improbable duo est vite rejoint par Francesca (Emmanuelle LussierMartinez), jeune fille solitaire et frondeuse, à la personnalité bien trempée. Trois personnages qui partagent le point commun d’être en marge du reste du monde et qui permettront aux scénaristes d’aborder bien des sujets dans lesquels tout un chacun pourra s’identifier. Le réalisateur est bien aidé par la performance impeccable de ce trio d’acteurs qui fonctionne impeccablement.
Le charme doux-amer de ce film passe en bonne partie par la qualité des dialogues, le comique qui en ressort et le ton insolent et réjouissant. La réalisation n’est pas des plus inspirée, mais cette famille recomposée dans le grand froid québécois ne laisse pas de glace. Ne boudons pas notre plaisir.
Les mauvaises herbes, de Louis Bélanger, avec Alexis Martin, Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier-Martinez et Luc Picard. Actuellement en salles. ***