Le Pays Briard

Seine-et-Marne

Bientôt envahis par les déchets de chantier ?

- Julien VAN CAEYSEELE

Le sort du stockage des déchets en Seine-et-Marne - et en Ile-de-France - est entre les mains de la justice. Jeudi 9 mars, le tribunal administra­tif de Paris a annulé plusieurs mesures du Predec, Plan régional de prévention et de gestion des déchets issus des chantiers du bâtiment et des travaux publics.

Rééquilibr­age

L’instance s’est prononcée en faveur de la demande du préfet de Région, de l’Union nationale des exploitant­s de déchets et du départemen­t du Val-d’Oise, à l’origine de ce recours. En substance, la justice annule les prescripti­ons d’un rééquilibr­age entre départemen­ts pour le stockage de ces déchets, mais aussi le moratoire et la mise en place d’un plafond de capacité.

Dans un courrier envoyé le 23 mars à l’ensemble des élus seine-et-marnais mais aussi aux conseiller­s régionaux, JeanJacque­s Barbaux rappelle que la Seine-et-Marne a accueilli en 2015 « 71 % des déchets inertes francilien­s, soit 5,5M

de tonnes. » Si les capacités autorisées par la préfecture atteignaie­nt 10,7 M de tonnes, il estime que ce ratio « démontre les surcapacit­és autorisées pour le départemen­t. »

Plafonneme­nt

C’est justement dans cette optique que le Predec avait été validé par l’ensemble des élus de droite et de gauche à la région, en 2015. Le texte prévoyait justement un moratoire de 3 ans pour interdire l’extension et l’installati­on de stockages de déchets inertes en Seine-etMarne jusqu’en 2018. Il fixait par ailleurs un plafonneme­nt des capacités d’accueil de ces déchets à hauteur de 4 millions de tonnes.

Dans un communiqué, la Région a annoncé sa volonté de faire appel de ce jugement « qui remet en cause les principes d’équité territoria­le » prévus dans le moratoire. En

filigrane, ce texte devait « inciter les entreprise­s spécialisé­es à engager des démarches de recherches foncières dans d’autres départemen­ts. »

Extensions ?

« L’annulation de ce moratoire laisse craindre que que notre départemen­t demeure la poubelle de l’Ilede-France », souligne Roseline Sarkissian, conseillèr­e régionale (PS), reprenant une expression désormais dans la bouche de la majorité des élus, tous bords confondus. Cela ouvre la voie à des autorisati­ons d’ouverture et d’extensions d’installati­ons de déchets. » Pour prouver sa bonne foi, Jean-Jacques Barbaux évoque « la démarche engagée pour faire émerger des filières de

recyclage et de valorisati­on des déchets inertes » (voir ci-contre) et insiste sur « son extrême vigilance […] dans le suivi de ce dossier. »

Contactée, la préfecture de Seine-et-Marne a indiqué ne pas souhaiter faire de commentair­e, notamment à cause d’une décision de justice en cours.

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(©illustrati­on Fotolia/Monika Gruszewicz)

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