Un pavillon (presque) consacré aux AOP
L’espace dédié aux appellations d’origines protégées n’a pas eu le succès escompté, mais le comité de la Foire a pu compter sur le soutien des producteurs locaux.
En prévision de la Foire, les organisateurs ont largement insisté sur la présence des AOP laitières sur le foirail de la Sucrerie, réparties entre le chapiteau principal et un pavillon entièrement consacré. Une telle réunion de produits labellisés n’avait jamais été réalisée en France. Mais le défi, aussi séduisant soit-il, n’a pas été relevé avec autant de succès que le comité de la Foire l’aurait souhaité. « À une ou deux exceptions près, toutes les AOP étaient présentes », déclare Pierre Coudron, le «monsieur AOP» du comité.
Après tout, il s’agissait d’une première et l’on peut penser que la copie sera revue et corrigée à l’avenir si elle était à refaire, d’autant que le pavillon AOP n’a pas été un fiasco non plus puisqu’il abritait aussi les travaux des enfants des accueils de loisirs de l’intercommunalité ainsi qu’une exposition du musée de Saint-Cyr-sur-Morin sur l’évolution du monde agricole.
L’aide précieuse de la ferme Jehan de Brie
Il faut rappeler que les AOP laitières françaises rassemblent quarante-cinq fromages, trois beurres et deux crèmes. En plus des exposants habituels sous le chapiteau principal, certains avaient été invités sous le pavillon AOP. Claude Madelaine, producteur de beurre et de crème d’Isigny à la laiterie coopérative d’Isigny Sainte-Mer (Calvados), non loin des plages du débarquement, faisait partie de ceux-là. Le beurre et la crème d’Isigny-sur-Mer ont obtenu leur labellisation dans les années 1980. À ce jour, il existe environ six cents producteurs répartis sur le territoire du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Les visiteurs ont apprécié sa technique artisanale : à l’aide d’une baratte, il transformait la crème en beurre. « Une transformation traditionnelle, lente et progressive, expliquet-il. Les globules de matière grasse s’entrechoquent et l’on obtient du beurre après une heure de travail. » Pour obtenir 2,5 kg de beurre, Claude Madelaine devait verser 5 litres de crème dans sa baratte.
À ses côtés, Paul Lavialle, animateur pour la filière des AOP laitières de Normandie, présentait le camembert de Normandie, le Pont-l’Evêque, le Livarot et le Neufchâtel. Joseph D’Hondt, de la ferme Jehan de Brie, sur la place du Marché de Coulommiers, avait, lui, ramené les AOP laitières françaises qui manquaient à l’appel sur son stand.