Cloche ou lapin ?

Un lapin qui pond des oeufs de Pâques ce n’est pas courant même en Brie où l’on n’a pas encore atteint, avec les chasses aux oeufs organisées un peu partout, le succès du mouton à cinq pattes, et de Fernandel, dans le célèbre film d’Henri Verneuil (sorti le 24 septembre 1954). Pourtant, à quelques jours de Pâques, il est bien difficile de trouver des cloches en chocolat sauf chez quelques pâtissiers et maîtres chocolatiers. Le lapin de Pâques a pris le dessus. Les cloches de notre enfance qui s’en allaient à Rome, et ne sonnaient donc pas du Vendredi saint au dimanche de Pâques, ne font plus partie du paysage ni de la culture liée aux fêtes pascales. À leur retour, elles déposaient des friandises dans le jardin ou dans la maison voire sur le rebord des fenêtres en cas de mauvais temps. Les enfants alors munis de leur petit panier d’osier allaient ramasser leurs chocolats. Et en Brie, la petite plaisanterie qui consistait à dire « tu n’es pas parti à Rome » faisait son effet. Dans l’est de la France, comme en Allemagne, c’était déjà le lapin qui faisait sa tournée. Depuis, les cloches ont perdu à la fois leurs ailes et du terrain et la récolte des oeufs de Pâques sa connotation religieuse. À force de ne plus sonner le reste de l’année dans de nombreux villages, ce sont désormais ces fameux lapins de Pâques qui se lâchent sur les pelouses et autres espaces verts pour planquer de quoi combler les gourmands. Des gamins qui souvent se contentent de faire leur récolte sans savoir vraiment d’où viennent toutes ces bonnes choses. L’an dernier, nous avions évoqué la disparition des roulées, des oeufs de Pâques que l’on devait teindre pour les colorer, du chant des crécelles et de l’eau bénite distribuée par les enfants de choeurs, cette fois nous soulevons un nouveau lièvre : Êtes-vous cloche ou lapin de Pâques pour vos enfants ou petits-enfants ?