Le cousin « justicier » devra indemniser deux policiers
En novembre 2016, Djemyl s’est interposé face à deux policiers qui contrôlaient trois individus à Coulommiers. Il a été condamné par le tribunal de Meaux.
Sur réquisition du procureur de la République, le commissariat de Coulommiers a déclenché une opération de sécurisation de la ville fin novembre 2016. L’intervention destinée à rassurer la population devait se dérouler dans le calme. Mais si certaines personnes ont accueilli les contrôles avec soulagement, d’autres ont affiché leur désapprobation.
En apercevant les uniformes dans leur rue, trois jeunes garçons ont paru gênés. Leur comportement douteux a attiré l’attention de deux policiers qui ont procédé à une vérification d’identité. Tout se passait sans encombre mais l’apparition imprévue d’un petit groupe et leur attitude provocante a envenimé la situation. Quand les deux fonctionnaires, s’estimant menacés, ont dégainé leur matraque, les individus se sont évaporés quelques minutes avant de réapparaître, l’air encore plus décidé. Les injures ont fusé et Djemyl s’est positionné devant un des policiers en continuant à l’invectiver. L’arrivée de renforts a permis de l’appréhender et de disperser la troupe.
Indemnisation ou prison
Face aux magistrats, vendredi 24 mars, Djemyl a reconnu s’être interposé car un des trois adolescents contrôlés était son cousin. Une explication qui lui a valu une réplique immédiate de la présidente : « Vous n’avez pas à intervenir. Vous n’avez pas à leur demander des comptes ». Pas déstabilisé par le rappel, il a persisté à nier être l’auteur d’insultes. Au contraire, il a « essayé de calmer le jeu avec le reste de la bande ». Une version que ne partageaient pas les deux policiers qui ont déposé plainte et se sont constitués partie civile. Djemyl a été condamné à une peine de sanction : réparation lui imposant de verser 400 euros à chaque victime pour le préjudice moral et les frais d’avocat avec la menace de deux mois de prison en cas de non-exécution.