D’abord ne pas nuire…
« Primum non nocere. Deinde curare » (D’abord ne pas nuire. Ensuite soigner.) Le précepte latin, qui était autrefois une des toutes premières choses que l’on enseignait aux étudiants en médecine (ce qui a produit des générations de médecins empathiques, bienveillants et… efficaces) devrait bien être remis à l’ordre du jour notamment pour les politiciens et tous ceux qui oeuvrent, réfléchissent ou pensent tout simplement au futur de la cité. Ils sont nombreux, en effet, de ces catégories-là à nous promettre des recettes efficaces pou créer de l’emploi, mettre l’économie en ordre, etc., mais se préoccupent-ils des effets néfastes éventuels de leurs traitements ? Jusqu’ici t au vu des résultats, on ne peut que constater que non. Alors, réfléchissons… Davantage de libéralisme, par exemple (la fameuse mondialisation inéluctable selon certains), serait, paraît-il la voie qui nous conduirait sinon au bonheur universel du moins à l’aisance économique, à la sortie du chômage de masse, etc. « Primum non nocere »… D’abord ne pas nuire… Ce remède de cheval ne va-t-il pas tuer les plus fragiles ? C’est, en tout cas, la question qu’un bon médecin d’autrefois se serait d’abord posée. Moralité : marchons vers plus de libéralisme, oui puisqu’on nous dit qu’il le faut, mais à la condition sine qua non de nous assurer, à chaque pas, de ne nuire à personne. Bref, soyons partisans du libéralisme moderne, mais en prenant soin d’y coller une définition semblable à celle de notre très chère liberté dont on sait que celle des uns « s’arrête là où commence celle des autres ». En toute chose, l’excès nuit… Adoptons donc cette devise comme boussole pour nous guider dans cette marche vers l’inconnu : « Primum non nocere ». Et l’on fera sans doute moins de grossières erreurs. Parce que, les médecins le savent aussi, l’abus de médicaments conduit au contraire du but recherché… Et ce peut être alors très douloureux.