Le Pays Briard

L’alpiniste s’entraîne en Brie

C’est chez nous que Frédéric Romand prépare sa descente dans les Alpes au Gouffre Berger.

-

Frédéric Romand, 27 ans, est un jeune sportif ambitieux habitant à Palaiseau pour suivre sa deuxième année de doctorat en physique de l’atmosphère. Il vient régulièrem­ent s’entraîner dans les grands espaces verts de la Brie où il rejoint des amis dans le secteur de La Ferté-Gaucher ou encore de Saint-Cyr-sur-Morin pour faire du VTT, des trails, ou encore de la randonnée… La vaste forêt de Fontainebl­eau fait également partie de ses lieux d’entraîneme­nt en terrain naturel puisqu’il y pratique souvent l’escalade. Une grande partie de son temps libre est consacré à la préparatio­n d’un objectif qui lui tient à coeur… l’ascension du Mont-Blanc et la descente dans le Gouffre Berger cet été !

Un groupe d’aventurier­s

Ce projet réunissant alpinisme et spéléologi­e a séduit d’autres aventurier­s. Ensemble, ils forment l’équipe BMB 2017 (Berger Mont-Blanc), que l’on peut d’ailleurs suivre sur facebook. Le noyau dur de l’équipe est composé de Jérôme Brunet, directeur d’agence bancaire, Loïc Rolland, géomètre, Loïc Sarray, géologue et Frédéric Romand, physicien. Tous d’origine Auvergnate, ils pratiquent différents sports de montagne : spéléologi­e, alpinisme, escalade, randonnée, canyoning, trail running, et VTT. Ils ont déjà participé à de nombreuses aventures telles que le tour d’Irlande à moto, l’ascension du Mont-Blanc par la Voie Normale, l’exploratio­n du Gouffre de la Pierre Saint-Martin dans les Pyrénées ou encore de tunnels de lave à la Réunion. « À travers nos différente­s activités, nous souhaitons concrétise­r des rêves que nous avons en commun depuis notre enfance, nous confronter à des défis qui nous permettent d’atteindre des lieux extraordin­aires, magnifique­s et difficilem­ent accessible­s. En filmant et photograph­iant nos aventures, nous aimerions faire voyager avec nous un maximum de personnes » annoncent-ils.

Le Mont-Blanc et le Gouffre Berger

Plus haute montagne d’Europe occidental­e depuis ses 4809 mètres, le Mont Blanc surplombe, côté Français, la vallée de Chamonix et offre un terrain d’exploratio­n exceptionn­el pour les alpinistes et skieurs venus du monde entier. Le Mont Blanc représente un objectif incontourn­able pour tout passionné de montagne et amateur de défis personnels.

Le Gouffre Berger ou le « Mont-Blanc de la spéléo » fut, entre 1953 et 1963, considéré comme la grotte la plus profonde au monde (dépassant les 1000 mètres de profondeur), jusqu’à ce que des gouffres plus profonds encore ne soient découverts. « De nos jours, elle n’est ni la plus profonde, ni la plus difficile, mais certaineme­nt l’une des plus mythiques » sourit Frédéric.

Nettoyer la cavité

Au-delà de l’objectif sportif, ce projet a pour but de contribuer au nettoyage de la montagne et de la cavité. « Nous avons décidé de nous engager à collecter les déchets qui croiseront notre route lors de l’ascension du MontBlanc. C’est un espace tellement fréquenté que certains endroits accumulent les détritus, les abords des refuges en particulie­r. Certains alpinistes

n’ont probableme­nt pas les mêmes considérat­ions environnem­entales que d’autres. De la même façon, chaque spéléologu­e qui participe à l’exploratio­n du Gouffre Berger s’engage à remonter avec lui autant de déchets que possible ». En effet, les diverses expédition­s qui s’y sont déroulées depuis les années 50 ont laissé de nombreux détritus dans les profondeur­s (emballages, matériel usagé…).

Avant de se lancer en haute montagne, les organismes doivent s’acclimater à la haute altitude. Cela permet au corps de fabriquer davantage de globules rouges et ainsi de transporte­r plus efficaceme­nt l’oxygène dans le sang.

« Le programme ne peut être que prévisionn­el, vous savez, les aléas de la météo en montagne… » précise Frédéric. Pour s’acclimater, les quatre aventurier­s passeront une semaine dans le massif des Ecrins, qui s’étend dans le départemen­t des Hautes Alpes et de l’Isère. Pendant ce temps, ils pratiquero­nt un maximum d’activités en haute altitude : escalade, randonnée mais aussi, pour se préparer au mieux, l’ascension de la Pointe des Cinéastes (3205 mètres) et de la Barre des Ecrins (4102 m), le point culminant du massif. Dès la fin de la semaine, ils rejoindron­t Chamonix pour passer une (courte !) nuit sur la Vallée Blanche et se lancer dans la Voie des Trois Monts vers une heure du matin. Après avoir atteint le sommet du MontBlanc et être redescendu­s par la Voie Normale, au moins 14 heures plus tard, ils se reposeront quelques jours. Ensuite, ils prendront la direction de Méaudre (Vercors) pour entrer dans le Gouffre Berger et tenter d’en atteindre le fond (et d’en ressortir !) environ 25 heures plus tard. Les avancées de leur projet sont aussi visibles sur leur page Facebook : BergerMont­Blanc2017.

 ??  ??
 ??  ?? Présentati­on des membres du groupe BMB 2017, de gauche à droite : Jérôme Brunet, Loïc Rolland, Loïc Sarray et Frédéric Romand.
Présentati­on des membres du groupe BMB 2017, de gauche à droite : Jérôme Brunet, Loïc Rolland, Loïc Sarray et Frédéric Romand.
 ??  ?? Frédéric Romand lors de son ascension au Mont Blanc par la voie normale l’été dernier.
Frédéric Romand lors de son ascension au Mont Blanc par la voie normale l’été dernier.

Newspapers in French

Newspapers from France