Le Pays Briard

Un jour de neige…

- Gérard Roger

Les récentes gelées et giboulées nous ont rappelé combien la nature est maîtresse de notre destin et de notre climat. Malgré un début de printemps baigné de soleil, les petits matins avaient des allures d’hiver dans toute la Brie. « Il y avait -6 °C ce matin, tous mes hortensias sont foutus » témoigne cet ancien agriculteu­r et habitant du plateau briard et proche d’un ru, entre Viels-Maisons et Nogent-l’Artaud. Dans le jardinet, les têtes sont carbonisée­s. Dans les vergers on tend le dos pour la prochaine récolte de cerises. Dimanche 23 avril, jour de la Saint-Georges, le temps s’est maintenu, on peut donc espérer faire quelques clafoutis au début de l’été. Dans le vignoble, c’est la catastroph­e avec les bourgeons qui ont souffert du gel. Prévoyant, les jardiniers briards avaient pris soin de recouvrir leurs plants de salades d’une toile en plastique. Les géraniums ne sont pas encore sur les balcons. Une sage précaution car tant que les Saints de glace ne sont pas passés, il ne faut rien mettre en terre. Ainsi vont les années et les saisons, parfois bien différente­s, mais si les fleurs des pommiers ont résisté nous pouvons quand même espérer boire du cidre à l’automne. La nature pourtant s’éveille avec cette année une sécheresse qui commence à inquiéter. « Pour faire un trou dans mon jardin, il a fallu que je prenne une pioche tant la terre était dure » est venu nous raconter un Briard. Les oiseaux ont cependant salué l’arrivée du printemps. On peut les voir, et les entendre, dans nos allées venir se nourrir du pain que nous avons préparé. À ce sujet, l’associatio­n Terroirs de Saint-Cyr-sur-Morin prépare ses deux rencontres ornitholog­iques prévues en mai avec à chaque fois un programme chargé durant les deux jours concernés. Qui a entendu le coucou et vu les hirondelle­s ? Les espèces communes de notre territoire semblent de moins en moins présentes. Le froid qui n’a pas dit son dernier mot risque de nous priver encore quelques semaines de ces animaux se dorant au soleil de midi. Et comme chantait Bourvil : Un jour de neige embaumé de lilas, jamais on ne le verra… On l’a pourtant vu en Brie la semaine dernière…

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