Le Pays Briard

Levez votre ardoise !

- Gérard ROGER

Qui se souvient de nos ardoises scolaires qui servaient au calcul mental ? Un lecteur nostalgiqu­e vient de retrouver l’ardoise de sa scolarité en Brie avec au verso les petites lignes qui définissai­ent les cases permettant de s’adonner à une belle écriture. Il y avait aussi l’éponge, toujours humide, dans sa petite boîte ronde. N’oublions pas la craie nécessaire à inscrire la réponse. Certains, le grand chic, utilisaien­t même une porte craie. On évoque bien sûr, sans se moquer, le petit camarade, bon dernier à lever son ardoise au signal du maître, car ne connaissan­t pas ses tables de multiplica­tion ou la règle de grammaire. « Il était bon pour une pétition et devait copier et recopier la table en question, souvent la punition était doublée en arrivant à la maison». De quoi apprendre vite les bases du calcul mental afin de ne pas sécher à la prochaine interrogat­ion matinale car l’exercice se pratiquait à la première heure de classe, juste après la leçon de moral, quand les esprits sont au plus clair en arrivant à l’école. La blouse évitait de se salir. «L’éponge avait une certaine odeur « se souvient un écolier. Il fallait faire attention de ne pas faire tomber son ardoise sinon les carreaux sortaient de leur cadre en bois. On pouvait réparer. Et si un ou deux morceaux seulement manquaient, ce n’était pas la mort, on pouvait finir l’année scolaire avec une ardoise incomplète afin de ne pas en racheter une à quelques mois des grandes vacances. On vivait à l’économie dans les familles briardes, mais à l’heure du certificat chacun savait lire, écrire et compter. Une mécanique intellectu­elle qui aurait de quoi surprendre les génération­s d’aujourd’hui. Tout le monde était heureux avec son bout de craie et son ardoise. Une autre époque !

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