Le Pays Briard

3 QUESTIONS À DAVID BOUILLAUX, CYCLISTE ET SPÉCIALIST­E AUTO

- Propos recueillis par S.L.

1. Pour quelles raisons les cyclistes roulent-ils côte à côte plutôt qu’en file indienne ? Peu d’automobili­stes le savent mais lorsque la circulatio­n le permet, la loi autorise les cyclistes à rouler côte à côte. C’est la règle et c’est notre droit alors pourquoi s’en priver ! Bien évidemment, le bon sens s’impose. Il ne s’agit pas d’entraver la circulatio­n lorsque celle-ci se densifie. C’est aux cyclistes de s’adapter aux différente­s conditions de circulatio­n mais les automobili­stes doivent comprendre, avant toute chose, que la route ne leur est pas dédiée ! Idem dans l’autre sens. Ça me rend fou de constater que certains groupes de cyclos roulent encore à trois de front. Les automobili­stes font l’amalgame avec ceux qui s’efforcent de faire attention. C’est dommage ! 2. Pourquoi peu de cyclistes utilisent les voies cyclables ? En dehors du fait d’être peu nombreuses et peu (voir pas du tout) entretenue­s, la majorité d’entre elles ne sont tout simplement pas adaptées à la pratique de ce sport. Pire, certaines se révèlent paradoxale­ment dangereuse­s. Outre les nombreux obstacles (Passage de trottoirs, îlot central en béton, piétons…) ce sont les intersecti­ons qui posent problèmes. Dans ce dernier cas, les automobili­stes ne perçoivent même pas la présence de la voie cyclable et s’engagent sur la route sans même faire attention à nous ! Souvent, les pistes cyclables sont pensées pour ceux qui se déplacent à vélo de ville à 15 km/h et non pour les pratiquant­s du sport cyclisme… Sur ce point, il existe une réelle carence ! 3. Comment vivez-vous cette période difficile pour les cyclistes avec des accidents quasi quotidiens ? Je le vis très mal et le récent décès de Grégoire (Somogyi) m’a particuliè­rement affecté ! A chaque fois que je pars rouler, j’ai la boule au ventre et cette peur s’intensifie lorsqu’une voiture approche de derrière. Il ne se passe pas une seule sortie à vélo sans incidents ! C’est un sentiment partagé par l’intégralit­é de mes potes cyclistes. Les automobili­stes ne se rendent pas compte que tout peut basculer en une fraction de seconde et je parle en connaissan­ce de cause… Sur la route, il existe vraiment un mépris et une haine profonde envers les cyclistes, c’est incroyable ! Paradoxale­ment, les ventes de vélos sont au plus fort et le gouverneme­nt encourage à utiliser ce mode de transport mais il ne met rien en place pour les protéger. Il doit réagir et vite car malheureus­ement, la (très longue) liste des drames de la route n’en pas finie de s’allonger.

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