La voix des animaux dans la 9e circo
Le Parti Citoyen Animaux se présente aux élections législatives avec la ferme intention de « donner une voix aux sansvoix ». Nathalie Maurize, conseillère municipale à Chaumes-en-Brie, explique ses motivations.
Une campagne aux poils ! Pour eux pas de soucis de chômage, ni de menaces terroristes. Ils ne risquent pas non plus d’être touchés par le contexte économique ou écologique actuel. Néanmoins, ils parviennent à se frayer un chemin et une voix aux élections législatives. Une voix, ou presque car même de la parole ils en sont privés. Crée en mars dernier, le Parti Citoyen des Animaux s’emploie à donner
« une voix aux sans-voix », les animaux. 20 candidats en France
En France, soit le pays qui détient le record d’animaux familiers abandonnés, plus de la moitié des abattoirs demandent et obtiennent des dérogations pour les égorger en pleine conscience. Dans ce contexte, le parti considère qu’il est important de « s’engager » et présente plus de vingt candidats aux élections législatives pour représenter leur cause.
Parmi eux, Nathalie Maurize dans la 9e circonscription. À 52 ans, cette conseillère municipale de Chaumes-en-Brie s’est toujours mobilisée dans la cause animale. Mariée, sans enfant, Nathalie évoque une véritable passion pour les animaux. Sortie d’un Bac commercial, la Seine-et-Marnaise poursuit ses études à Paris en 2007 où elle obtient une licence en ressources humaines. Une occasion pour elle de conjuguer l’humain et l’animal. « Quand l’humain va bien, l’animal va bien », analyse-t-elle. Néanmoins, son combat ne débutera qu’en 2012 dans son lieu de résidence, à Chaume-en-Brie. Nathalie raconte : « j’ai trouvé des chats dans le jardin de mon voisin qui lui, venait tout juste de déménager. J’en ai déduit qu’il les avait abandonnés. »
Et poursuit : « à ce moment-là, je me suis sentie responsable
de ces félins ». Chaperlipopette
Elle crée donc l’Association Chaperlipopette la même année avec la ferme intention de « remédier à cette négligence en travaillant avec des familles d’accueil ». Aujourd’hui, la cinquantenaire est candidate aux législatives pour représenter le parti des animaux.
« Je ne suis pas très politique mais je soutiens ma cause », raconte-t-elle. Pour elle,
il s’agit d’« un parti exclusif à la cause animale, n’empêche qu’il joue aussi sur la santé publique et sur l’hygiène,
explique la militante. C’est très fréquent qu’un enfant caresse les chats errants en pleine rue et attrape par la suite des maladies infectieuses ».
Elle conclut : « si la mobilisation fait qu’on limite le nombre de chats abandonnés, alors on limitera le risque de contamination ». Tout un programme Et comme tous les partis, les animaux ont aussi des lois à faire voter. Parmi les mesures les plus urgentes, la mise en place d’un type de consommation végétale équilibrée, reconnaître au cheval son statut d’animal de compagnie, l’instauration dans le programme scolaire de l’enseignement du respect envers les animaux mais aussi et surtout, la création d’un ministère à la condition animale.
Cette dernière demande, restée jusque-là sans réponse, avait déjà été soumise au nouveau président de la République, Emmanuel Macron pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle. Face à ce silence,
les militants ont décidé d’allier leurs forces. Création de comités
locaux : « tous les moyens seront bons pour faire émerger des solutions à la souffrance animale », ajoute-t-elle.